Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 11.04.2012
Un séisme de magnitude 8,6 a été enregistré, mercredi 11 avril, au large d'Aceh, en Indonésie, indique l'USGS, qui avait indiqué dans un premier temps une magnitude de 8,9 sur l'échelle ouverte de Richter.
Le séisme a eu lieu à 15 h 38, heure locale (10 h 38, heure de Paris), à 23 km de profondeur et à environ 430 km au sud-ouest de Banda Aceh, la capitale de la province. Il a duré à peu près 5 minutes. Après plusieurs répliques de plus faible intensité, un deuxième séisme de 8,2 a eu lieu dans la même région à 17 h 45 (12 h 45, heure de Paris).
Conséquence du séisme, des vagues atteignant jusqu'à 80 cm de hauteur ont été observées sur la côte occidentale de Sumatra, a indiqué l'agence indonésienne de géophysique. Un correspondant de l'AFP présent sur l'île de Simuele, près de la province d'Aceh, a de son côté vu la mer se retirer subitement, un phénomène habituellement annonciateur d'un tsunami.
Les séismes ont provoqué des scènes de panique à travers le pays.Ce séisme a déclenché des scènes de panique dans plusieurs villes de Sumatra. A Banda Aceh, les gens se sont précipités dans les mosquées pour prier. La secousse a été ressentie à Singapour, en Thaïlande et en Inde.
PEU DE RISQUES DE TSUNAMIJoint par
Le Monde, Christophe Vigny, directeur adjoint du Laboratoire de géologie de l'ENS de Paris, affirme que le séisme le plus puissant n'est pas susceptible de provoquer un tsunami géant, comme celui qui avait suivi le tremblement de terre de décembre 2004.
Un séisme de magnitude 8,6 près de l'ile indonésienne de Sumatra a été ressenti le 11 avril 2012, suivi d'une réplique de 8,2
À la différence de 2004, lorsque le tremblement de terre avait été provoqué par un mécanisme de subduction, c'est-à-dire le glissement de la plaque indienne sous la plaque de la Sonde, le nouveau séisme résulte d'un coulissage vertical, le long d'une faille entre les plaques indienne et australienne. Selon le chercheur, l'évacuation des côtes est toutefois justifiée, des tsunamis locaux, de faible ampleur, n'étant pas exclus.
LA RÉGION EN ALERTELe Centre américain de surveillance des tsunamis du Pacifique a indiqué avoir réduit la zone sous surveillance, après avoir émis un bulletin d'alerte au tsunami valable pour tout l'océan Indien. Selon les scientifiques américains, la zone d'impact d'un tsunami potentiel comprend encore l'Indonésie, l'Inde, Sri Lanka, les Maldives et le territoire britannique de Diego Garcia.
Outre l'Indonésie, l'Inde a lancé une alerte rouge au tsunami pour les îles Andaman et Nicobar, tandis que les côtes de l'Andhra Pradesh et du Tamil Nadu, dans le sud et le sud-est du pays, ont été placées sous haute surveillance. Le Sri Lanka a lui aussi lancé une alerte au tsunami et ordonné l'évacuation de son littoral, tout comme la Thaïlande.
En Afrique, le Kenya a aussi émis une alerte sur l'ensemble de sa côte, décidant la fermeture des écoles et demandant à la population de s'éloigner des plages. Le tsunami pourrait frapper la côte aux environs de 20 heures (19 heures, à Paris), a indiqué la ministre des programmes spéciaux, Esther Murugi, lors d'une conférence de presse. "
Il est recommandé à tous les pêcheurs et aux opérateurs économiques le long de la côte, parmi lesquels hôteliers, tour opérateurs, gérants d'activités nautiques et vendeurs de souvenirs de s'éloigner des plages immédiatement", a poursuivi Mme Murugi.
Le préfet de l'île de la Réunion a lui aussi déclenché une alerte orange au tsunami. "
L'arrivée de l'onde sur les côtes réunionnaises pourrait avoir lieu entre 19 et 20 heures" locales, précise la préfecture dans un communiqué. D'ores et déjà, les capitaines des navires à quai ou en mer ont été mis en alerte, tout comme les mairies, centres de secours et forces de l'ordre des communes du littoral. L'amarrage des embarcations a été ajusté. À compter de 18 heures (heure locale) toute baignade ou promenade en bord de mer sont interdites. Il est recommandé à la population de l'île "
la plus grande prudence".
La province d'Aceh, située à la pointe occidentale de l'archipel indonésien, avait été dévastée en décembre 2004 par un séisme suivi d'un tsunami. Cette double catastrophe a fait environ 230 000 morts dans treize pays du pourtour de l'océan Indien, dont près de 170 000 dans la seule province d'Aceh.
(http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/04/11/important-seisme-au-large-de-l-indonesie_1683537_3244.html)