Interrogé, ce soir sur France 2, par David Pujadas, l’économiste Jacques Attali a prévenu que dès septembre prochain les rémunérations des fonctionnaires français devraient être payées sur des fonds à emprunter sur le marché, à cause du déficit « abyssal » accumulé par l’État, en particulier durant le dernier mandat de Sarkozy. En gros, a-t-il précisé, durant la demi-heure consacrée au journal télévisé, la dette française grossit de quelques 6 millions d’euros. Autrement dit, tous les éventuels progrès attendus de la reprise économique seront engloutis sous le poids des intérêts financiers dus aux banques.
Aussi, pour faire face aux exigences qui suivront immédiatement après l’élection présidentielle, le nouvel élu à la tête de l’État sera obligatoirement tenu de lever de nouveaux impôts, a ajouté l’ancien conseiller de Mitterrand.
La France, enfin, a-t-il conclu, ne pourra, tout comme la Grèce, l’Italie et l’Espagne, échapper à l’impérieuse nécessité de revoir en profondeur son train de vie, étant entendu que sur le plan européen c'est tout l'avenir de l'euro qui est désormais gravement menacé.
Une telle analyse explique apparemment la réserve qui a caractérisé la campagne de François Hollande, lequel s’est contenté de ne « promettre que ce qu’il peut effectivement réaliser ».