TSA - 10.04.2012
par Hamid Guemache
La bureaucratie tatillonne des douanes coûte cher à l’Algérie. Selon nos informations, le montant des surestaries payées par les importateurs aux armateurs, en raison du retard dans le dédouanement des conteneurs, a dépassé les 100 millions d’euros en 2011. « C’est de l’argent jeté par la fenêtre. Cette somme concerne uniquement les conteneurs qui ne sont pas dédouanés rapidement », explique une source proche du dossier.
Le retard dans le dédouanement des conteneurs s’explique par la bureaucratie de l’administration douanière et le laisser‑aller des importateurs qui laissent parfois leurs marchandises dans les ports. « La bureaucratie et la négligence des importateurs coûtent cher à l’Algérie », déplore notre source.
Les surestaries renchérissent les produits importés et alourdissent la facture des transferts de devises vers l’étranger. « En Tunisie et au Maroc, le délai moyen de dédouanement des conteneurs est d’une semaine. En Algérie, ce délai est de 90 jours. C’est énorme comparativement à nos voisins », précise notre source. Le marché algérien du fret maritime est dominé à 95 % par les armateurs étrangers. « Notre flotte a coulé », a reconnu lundi devant les patrons du FCE, le Premier ministre Ahmed Ouyahia.
Outre la bureaucratie, l’Algérie est également pénalisée par ses faibles exportations hors hydrocarbures. « Les conteneurs arrivent pleins et repartent vides, faute d’exportations hors pétrole et gaz. Ils ne sont pas bien rentabilisés et le fret maritime est plus cher de 10 à 12 % en Algérie que chez les voisins maghrébins », explique la même source. Les coûts de transport maritime des marchandises devraient augmenter dans les prochains mois, après la décision des armateurs d’obliger les clients algériens à payer le fret en devises et à l’étranger.