C’est demain que s’ouvrira la Conférence d’Annapolis, dans la banlieue de Washington, pour tenter de réamorcer le processus de paix du conflit israélo-palestinien, qui, depuis Oslo, était relégué aux calendes grecques avec l’avènement d’Ariel Charon, à la tête d’Israël.
Des délégations des deux pays, conduites par leurs premiers responsables, Olmert et Abbas, en présence des représentants des Etats-Unis, de l’Arabie saoudite, de la Syrie et des dizaines d’autres pays arabes, se rencontreront à cette occasion pour essayer de trouver une plateforme d’entente pouvant aboutir à un accord entre les deux belligérants, dans le délai restant à parcourir du mandat de Bush, qui arrive à expiration dans un an exactement.
D’ores et déjà, depuis hier, Bush, d’un côté, Condoleeza Rice, de l’autre, reçoivent séparément Olmert et Abbas, ou leurs délégués, pour une approche destinée à établir les premiers jalons des débats de demain.
Bush, qui se dit disposé à s’engager personnellement en faveur de «
deux Etats démocratiques, Israël et la Palestine, vivant côte-à-côte dans la paix et la sécurité », ne semble avoir pas pris, cependant, la mesure exacte, estiment les observateurs, des principaux obstacles dressés sur le terrain par Israël. Le mur de séparation érigé d’autorité, par ce dernier, qui coupe le territoire palestinien ; les colonies de peuplement juives qui sont établies illégalement en Cisjordanie, et enfin les préalables de sécurité arborés par ce pays avant toute discussion constituent les principaux points d’achoppement sur lesquels bute jusqu’ici toute initiative sérieuse vers la paix.
C’est pourquoi les Palestiniens ne paraissent guère convaincus, aujourd’hui comme hier, que leurs adversaires feront les concessions nécessaires pour parvenir à une entente même partielle pouvant préluder plus tard à la mise en place d’un processus de paix effectif.
Une chose est en tout cas sûre. Olmert, en perte de vitesse après son raté du Liban de l’été 2006 et les affaires de corruption qui ternissent son image et affaiblissent ses rangs, a vraiment besoin de se requinquer. Abbas, dont la survie politique illusoire reste à la merci d’un moindre retournement politique, tant son administration est corrompue à grande échelle, a sur le dos un adversaire de taille, Ismaël Haniyeh, capable à tout moment de le renverser, pour peu qu’on lui prête l’aide financière indispensable pour remplacer celle dispensée jusqu’ici par l’Occident.