Selon l'hebdomadaire économique Tribune, citant un rapport de la Banque mondiale, la croissance, en Afrique, au cours des dix dernières années, s'est élevée en moyenne à 5,4 %. Ce taux est équivalent à la moyenne de l'économie mondiale.
C'est la plus longue période de croissance, depuis trois décennies, estime-t-on. Elle résulte principalement du renchérissement des cours des matières premières constituant l'essentiel de la richesse africaine.
L'économiste en chef de la Banque mondiale, John Page, note, à cette occasion, que " L'Afrique a appris à commercer plus efficacement avec le reste du monde, à s'en remettre davantage à son secteur privé, et à éviter les très graves ruptures de croissance économique qui ont caractérisé les années 70 et 80, voire le début des années 90 ".
Dans les pays pétroliers, notamment, la flambée des prix du pétrole est à la base de cette évolution. Et cette observation s'applique également aux autres pays producteurs de métaux précieux qui ont connu une autre hausse de ces produits.
Cependant, dix-huit pays aux ressources limitées, et comptant 35.6 % de la population africaine, ont fait mieux que certains pays pétroliers, en réussissant des niveaux de croissance de 4 % sur cette décennie.
Le facteur paralysant reste cependant " Le manque d'infrastructures et le niveau de coûts indirects 2 à 3 fois supérieur que celui des économies d'Asie concurrentes ", écrit John Page. Ces coûts s'établissent entre 18 et 35 % en matière d'exportation, contre seulement 8 % en Chine. Mais les exportations africaines ont malgré cet handicap progressé de 11 % l'an en moyenne entre 2003 et 2006.