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| Le chômage au plus haut en Espagne depuis 1995 | |
| | Auteur | Message |
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karou
Nombre de messages : 254 Date d'inscription : 11/05/2007
| Sujet: Le chômage au plus haut en Espagne depuis 1995 Ven 27 Jan - 14:42 | |
| LEMONDE.FR avec AFP | 27.01.12 |
L’Espagne comptait, à la fin de 2011, près de 5,3 millions de chômeurs, soit un taux de 22,85 %, le plus élevé depuis le premier trimestre de 1995, selon les chiffres officiels publiés vendredi 27 février.
À la fin de décembre, le nombre de sans-emploi s'élève à 5 273 600, continuant à progresser par rapport au trimestre précédent, où 4,978 millions de personnes étaient au chômage (21,52 %), a annoncé l'Institut national de la statistique.
Ce chiffre est légèrement inférieur aux 5,4 millions de chômeurs annoncés ces derniers jours par le chef du gouvernement conservateur, Mariano Rajoy, qui a fait de l'emploi l'un des grandes priorités de son mandat, avec la lutte contre le déficit public. La progression du chômage est particulièrement dramatique chez les moins de 25 ans, dont plus d'un sur deux (51,4 %) est sans travail, contre 45,8 % à la fin de septembre.
Le nombre de foyers dont tous les membres sont au chômage progresse, lui aussi, au cours du dernier trimestre, à 1,575 million. Tout en saluant les efforts de discipline budgétaire du nouveau gouvernement, la Banque d'Espagne, l'Union européenne et le FMI se sont inquiétés ces derniers jours du chômage galopant et ont pressé l'Espagne de réformer au plus vite son marché du travail, jugé trop rigide. Une loi en ce sens doit être adoptée prochainement.
Mais la lutte contre le chômage se heurte à la politique de rigueur mise en place par le nouveau gouvernement, qui a pour objectif de ramener le déficit public à 4,4 % du PIB à la fin de 2012, contre environ 8 % à la fin de 2011, et prévoit environ 40 milliards d'euros d'économies cette année. De plus, les régions autonomes, dont les finances sont plombées par un endettement astronomique, ont dû, dès 2010, mettre en œuvre de strictes mesures d'économies dont les effets se font déjà sentir.
La Catalogne, par exemple, a amputé de 10 %, soit 1 milliard d'euros, son budget de la santé, pendant que les régions de Madrid et Valence menaient des coupes dans l'éducation, suscitant une grogne sociale qui ne cesse de s'amplifier.
Parmi les dix-sept régions autonomes d'Espagne, le taux de chômage varie entre 12,61 % pour le Pays basque, riche région du nord du pays, et 31,23 % pour l'Andalousie au Sud, qui reste la plus touchée, avec un secteur de la construction sinistré depuis l'éclatement de la bulle immobilière en 2008.
(http://www.lemonde.fr/europe/article/2012/01/27/le-chomage-au-plus-haut-en-espagne-depuis-1995_1635372_3214.html) | |
| | | Hérisson
Nombre de messages : 249 Date d'inscription : 07/04/2007
| Sujet: Re: Le chômage au plus haut en Espagne depuis 1995 Sam 28 Jan - 14:50 | |
| LEMONDE | 27.01.2012 | par Sandrine Morel
Le chômage pousse de nombreux Espagnols à retourner chez leurs parents
Madrid Correspondance - "Ce n'est pas facile de se dire qu'on vit de la charité", raconte Chema Ruiz, chômeur espagnol de 38 ans, qui vit chez sa sœur avec femme et enfant depuis maintenant plus de deux ans. "C'est une décision qui pèse lourd, mais j'essaie de ranger mon orgueil de côté et d'appeler plutôt cela de la solidarité..."
La dernière enquête de population active, publiée vendredi 27 janvier par l'Institut national de statistiques (INE), témoigne du drame que vivent de plus en plus d'Espagnols. Fin 2011, le nombre de sans-emploi a atteint 5,273 millions (+ 295 000 au dernier trimestre), soit 22,85 % de la population active. Près de 349 000 emplois ont été détruits au 4e trimestre. L'Espagne détient le plus fort taux de chômage de l'Union européenne.
Seule la solidarité familiale empêche que la société ne se déchire et que la paix sociale, qui se maintient envers et contre tout en Espagne, soit menacée. "Sans l'aide de ma sœur, nous serions à la rue ou dans un squat. Comme nous avons été expulsés de chez nous par la banque, nous sommes fichés partout. Nous ne pourrions ni louer un appartement, ni même avoir un prêt pour acheter un lave-linge ou simplement ouvrir une ligne de téléphone", assure d'une voix douce Chema.
Son histoire est celle de milliers d'Espagnols. À 17 ans, il quitte l'école, sans le bac, pour chercher du travail à l'usine ou sur les chantiers près de son village, Torres de la Alameda, à 35 km de Madrid. À 26 ans, il se marie avec Mathilde, secrétaire administrative, et quitte le foyer paternel pour fonder sa propre famille. Tous deux achètent une maison et montent leur petite entreprise immobilière en plein boom de la construction. Le couple a une fille, Lucia, qui a aujourd'hui huit ans, et voit la vie en rose. Jusqu'à ce que la bulle immobilière éclate en 2007, entraînant dans son sillage des milliers de sociétés comme celle de Chema et Mathilde.
En octobre 2011, leur maison, dont ils ne paient plus les traites depuis trois ans, a été saisie par la banque. Mais Chema avait déjà déménagé avec Mathilde et Lucia chez sa sœur depuis longtemps. "Elle savait que notre situation était compliquée et insistait pour nous héberger. Quand nous avons dû arrêter de payer nos traites parce que nous ne pouvions pas joindre les deux bouts, j'ai hésité quelques mois et puis, finalement, nous sommes partis chez elle avant que ne débarquent les huissiers", raconte Chema. Sa sœur a divisé sa maison en deux. Elle occupe le premier étage avec son mari, Carlos, et leurs deux enfants et laisse tout le rez-de-chaussée à son frère et sa famille.
C'était il y a plus de deux ans. À l'époque, Chema et Mathilde avaient tous deux retrouvé un travail. Jusqu'à ce que, le 16 novembre 2011, le chômage galopant ne rattrape Chema, devenu délégué commercial dans une entreprise de matériel de construction. "Les seuls emplois que l'on trouve sont payés 600 euros. Je trouve plus digne de voler une banque que de travailler pour un tel salaire", s'insurge cet "indigné" de la première heure.
Vivre dignement
Chema est un membre actif de la Plate-forme des victimes de l'hypothèque (PAH), qui lutte contre les expulsions immobilières, lesquelles se sont multipliées avec la crise et le chômage : "Près de 400 000 foyers espagnols ont perdu leur logement depuis le début de la crise", rappelle Chema.
Dans ce contexte, on comprend pourquoi les histoires de familles entières qui retournent vivre chez leurs parents inondent les ondes des radios. Les retraités qui consacrent une partie de leur retraite à aider leurs enfants sont légion. Et le dernier rapport de l'Observatoire de la jeunesse en Espagne (Injuve) confirme que, depuis 2008, 20,7 % des jeunes entre 16 et 29 ans qui s'étaient "émancipés", c'est-à-dire qui avaient quitté le foyer de leurs parents, soit plus de 500 000 personnes, sont retournées vivre chez leurs géniteurs. Pour la seule année 2011, ils ont été 140 000 à le faire.
Chema, qui n'a plus 20 ans, ne se plaint pas. Avec Mathilde, ils essaient de ne voir que les bons côtés : les grandes tablées conviviales, les enfants qui jouent ensemble, les coups de main échangés et la possibilité de vivre dignement. "Ma femme a un travail, payé 1 100 euros par mois, et moi, je toucherai encore les 1 100 euros de chômage jusqu'en août. Finalement, nous sommes privilégiés..." Selon l'INE, fin 2011, 1,575 million de foyers espagnols comptaient tous leurs membres au chômage.
(http://www.lemonde.fr/europe/article/2012/01/27/le-chomage-pousse-de-nombreux-espagnols-a-retourner-chez-leurs-parents_1635507_3214.html) | |
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