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 Luc Ferry : "Le bilan de Sarkozy reste extraordinairement mince"

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Jean-Marc

Jean-Marc


Nombre de messages : 301
Date d'inscription : 13/07/2007

Luc Ferry : "Le bilan de Sarkozy reste extraordinairement mince" Empty
MessageSujet: Luc Ferry : "Le bilan de Sarkozy reste extraordinairement mince"   Luc Ferry : "Le bilan de Sarkozy reste extraordinairement mince" EmptyDim 1 Jan - 17:25

LeParisien.fr - 1.01.2012
Propos recueillis par Charles de Saint-Sauveur

Luc Ferry : "Le bilan de Sarkozy reste extraordinairement mince" Luc_fe11 Luc Ferry aura 61 ans mardi. Ce philosophe, nommé ministre de la Jeunesse et de l’Éducation nationale de 2002 à 2004, est depuis président délégué du Conseil d’analyse de la société.

- Le Parisien - Nicolas Sarkozy a présenté ses vœux hier soir. Comment jugez-vous son bilan ?

- Luc FERRY - Malgré des vœux protecteurs et la promesse de rouvrir quelques chantiers, son bilan reste extraordinairement mince.

On ne peut pas dire que la France soit en meilleur état qu’en 2007. Le chômage a augmenté, pas le pouvoir d’achat. L’école et les banlieues vont plus mal que jamais. Sarkozy, en revanche, a été très convaincant sur la scène internationale. Mais sur les questions intérieures, budgétaires notamment, des erreurs colossales ont été commises.

- La crise ne l’a pas aidé…

- C’est vrai, mais où est passée la rupture, promise en 2007? Malheureusement, on n’a rien vu. Ses réformes? À peine deux : l’autonomie des universités et les retraites, d’ailleurs plus un projet de Fillon. C’est faible pour celui qui s’est fait le chantre du volontarisme républicain. J’ai été déçu, comme tous ceux qui ont voté pour lui.

- Vous lui donnerez tout de même votre voix ?

- Je ne sais pas encore. J’attends la campagne, qui pour l’heure n’est pas emballante. Si la gauche, pour laquelle je n’ai jamais voté, était vraiment social-démocrate, ça m’irait très bien. Au Royaume-Uni, j’aurais voté Blair et en Allemagne, Schröder.

- Faites-vous partie de ceux qui jugent François Hollande mou ou indécis ?

- C’est un homme sympathique et intelligent, mais il ne semble pas encore avoir pris la mesure du poste. Comment, après avoir si bien gagné la primaire, a-t-il pu se laisser imposer, sur le nucléaire ou le droit de veto à l’ONU, des diktats de Verts qui ne sont qu’à 3% dans les sondages? S’il n’est pas capable d’imposer ses vues face à Éva Joly, qu’en sera-t-il face à Hu Jintao ou Obama? Sa campagne a mal démarré. Pourtant, son équipe est meilleure que celle de Sarkozy…

- Êtes-vous étonné de le voir si haut dans les sondages ?

- Non, parce que la détestation de Nicolas Sarkozy est telle que n’importe quel ténor socialiste aurait des bons sondages face à lui. Je l’ai dit au président : c’est un problème majeur, car la détestation est personnelle. La preuve : François Fillon a conduit la même politique et sa cote de popularité reste très élevée. S’il se présentait, il serait élu…

- Vous sentez-vous proche de François Bayrou ?

- J’ai pour lui de l’affection et de l’estime. Il a une colonne vertébrale, une cohérence morale et républicaine. Je pense qu’il a profondément raison sur le fond, mais il ne sera pas élu.

- Pourquoi ?

- Je ne crois pas à la stratégie du centre. Il nous faut un gouvernement d’union nationale, comme en Allemagne en 2007-2008. La vérité, c’est qu’entre Hollande et Sarkozy, les différences sont infinitésimales. C’est la logique de polémique de la campagne qui les accentue. Or, paradoxalement, ce n’est pas le centre qui peut faire cette union. Dans un match OM - PSG, on ne vote pas pour l’arbitre! Moi, j’aimerais Juppé à Bercy, Védrine au Quai d’Orsay, Filippetti ou Migaud aux Affaires sociales, Longuet à l’Intérieur, Cahuzac au Budget… Ces gens-là travailleraient très bien ensemble.

- Vous vous verriez participer à un tel gouvernement ?

- Non (rires)! Je suis très heureux d’avoir été ministre de l’Éducation, c’était une expérience formidable, mais je préfère un million de fois plus écrire des livres.

- La situation de la France est si alarmante ?

- Comment ne pas être inquiet? Nous sommes pris dans les mâchoires d’un étau : d’un côté, des pays comme la Chine qui a des coûts de production jusqu’à trente fois inférieurs aux nôtres, des salaires de misère… Et de l’autre, une Europe incapable de rivaliser. La rigueur, imposée par l’Allemagne, c’est très bien. Mais ça ne suffit en aucun cas. Il faut plus qu’une règle d’or : une vraie politique économique et monétaire, avec une Banque centrale européenne qui agisse.

- Est-ce possible à 27 ?

- Bien sûr que non! Tenez par exemple, je n’ai trouvé personne autour de moi qui soit fichu de me donner le nom du président du Parlement européen! Il faut créer une Europe vraiment fédérale à huit ou neuf maximum. Or là, on s’amuse à faire entrer la Croatie et bientôt la Serbie, tout en renvoyant la Turquie dans ses buts. C’est absurde.

- La France a-t-elle eu raison d’adopter une loi punissant la négation des génocides ?

- Consternant! Pourquoi diable une loi sur un génocide arménien que personne en France ne conteste? À ce rythme-là, l’Assemblée légiférera bientôt sur le mensonge ou l’imbécillité… Les seuls effets d’une telle loi, c’est de nous ridiculiser dans le monde et de faire reculer de dix ans les Turcs sur leur travail de prise de conscience.

- Avez-vous vu les images des funérailles de Kim Jong-il ?

- Dans le genre tragicomique, ce fut un sommet absolu. Cette pauvre présentatrice qui s’étrangle en annonçant sa mort… c’est dans les enterrements qu’on voit à quel point les pays totalitaires sont… totalitaires.

- Selon un récent sondage, les Français sont les champions mondiaux du pessimisme ?

- C’est désolant. Nous avons le plus beau pays du monde et nous sommes même plus pessimistes que les Irakiens! Notre pays, c’est vrai, est en phase de régression. Nous sommes le vieil Etat-nation, et voilà que notre pays décline, que le volontarisme politique sur lequel notre tradition politique s’est construite se fracasse sur la mondialisation. D’où la déception. On ne pense pas que les politiques sont pourris, mais pire : qu’ils sont impuissants. C’est pour ça que je plaide pour un gouvernement d’union nationale.

- Le problème, c’est de ne plus avoir de repères ?

- Oui, la France n’a plus de cap, c’est ça le fond du problème. Dans la mondialisation, l’histoire nous échappe. Les deux grands foyers traditionnels de sens — le patriotisme à droite, la révolution à gauche — ont été liquidés. En politique, il y a deux choses désormais cruciales : l’équité et le sens. Sans l’un et l’autre, on n’avancera pas.

- Ni nation ni révolution. Que reste-t-il alors ?

- La question des générations futures : elle va cristalliser les enjeux dans les années à venir. Quel monde allons-nous laisser à nos enfants? Quelle dette? Une planète en quel état? Quel choc des civilisations? L’avenir de la jeunesse, c’est le seul grand foyer de sens aujourd’hui. Hollande a raison de l’avoir mise au cœur de son projet. La droite, elle, semble ne rien y entendre. Cela fait deux ans que je dis au président de concevoir un grand projet pour la jeunesse… en vain.

(http://www.leparisien.fr/politique/luc-ferry-le-bilan-de-sarkozy-reste-extraordinairement-mince-01-01-2012-1791617.php)
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