LEMONDE.FR avec AFP | 08.11.11 |
Le régime syrien commence à ressentir les effets des sanctions infligées par les États-Unis et l'Union européenne pour le punir de sa répression meurtrière, a estimé, lundi 7 novembre, l'administration américaine. Mardi, l'ONU a réévalué son bilan de cette répression à plus de 3 500 morts depuis huit mois. En octobre, les Nations unies dénombraient 3 000 morts.
"Plus de 60 personnes ont été tuées par les militaires et les forces de sécurité, depuis l'acceptation par le régime de Damas le 2 novembre d'un plan arabe censé mettre fin aux violences, a précisé le haut-commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, dont 19 [personnes] dimanche, jour de la grande fête musulmane d'Aïd Al-Adha."
Le département d'État américain affirmait la veille qu'il recevait "des informations et des rapports d'ambassade sur les effets [des sanctions] sur les finances du régime", précisant que le nombre des défections d'officiers au sein de l'armée du président syrien Bachar Al-Assad commençait à "augmenter".
LIVRAISONS D'ARMES RUSSES
Les États-Unis et l'Union européenne avaient lancé en avril leurs premières sanctions économiques contre le régime syrien et ses dignitaires et ont plusieurs fois durci ces mesures depuis lors. Le but premier des sanctions, selon le département d'État, est d'"arrêter le flux d'argent que le régime utilise pour financer une insurrection armée contre son propre peuple". Il est aussi de faire en sorte que "ceux qui continuent de soutenir Assad et sa tactique y réfléchissent à deux fois".
Si "les sanctions commencent à faire souffrir" le régime, les États-Unis et l'Europe attendent toujours que plus de pays s'associent à leur pression. Il y a un mois, la Russie et la Chine avaient opposé leur veto à l'ONU à une résolution condamnant la Syrie.
En août, le groupe public russe Rosoboronexport avait aussi indiqué qu'il continuait de livrer des armes à la Syrie, profitant de l'absence d'une interdiction multilatérale. Le département d'État américain a interpellé lundi, sans les nommer, "ces pays qui continuent de vendre à la Syrie des armes qu'elle tourne maintenant contre son peuple".
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