Le Point.fr - 08/10/2011
par Jean Guisnel
François Kersaudy offre dans son livre une sélection de citations du grand Britannique. Les militaires français en prennent pour leur grade.
On n'en a jamais fini avec les formules de Winston Churchill (1874-1965). Juste pour le plaisir, et pour l'histoire, nous ne résistons pas à la reprise de quelques citations. Dix, pas une de plus, féroces ou drolatiques, rassemblées par François Kersaudy dans son dernier livre (*) consacré à ce Premier ministre britannique qui n'avait promis à ses compatriotes durant la Seconde Guerre mondiale que "blood, toil, tears and sweat" (du sang, de la peine, des larmes et de la sueur).
Octobre 1938, au Premier ministre Neville Chamberlain, après la conférence de Munich : "Vous aviez le choix entre la guerre et le déshonneur ; vous avez choisi le déshonneur et vous aurez la guerre."
Le 4 juillet 1940, alors que la flotte britannique attaque la flotte française à Mers-el-Kébir, pensant ainsi éviter qu'elle tombe aux mains des Allemands : "C'est bien la première fois depuis le début de la guerre que les Français se battent avec toute leur énergie. Je ne vois pas comment nous pourrons éviter de nous retrouver en guerre avec la France demain."
Le 14 juillet 1940, après Mers-el-Kébir : "Lorsqu'un ami et un camarade, aux côtés duquel vous avez affronté de terribles épreuves, est terrassé par un coup décisif, il peut devenir nécessaire de faire en sorte que l'arme qui lui est tombée des mains ne vienne pas renforcer l'arsenal de votre ennemi commun. Mais il ne faut pas garder rancune à votre ami pour ses cris de délire et ses gestes d'agonie. Il ne faut pas ajouter à ses douleurs ; il faut travailler à son rétablissement. L'association d'intérêts entre la France et la Grande-Bretagne demeure ; la cause commune demeure ; le devoir inéluctable demeure."
Le 10 décembre 1942 : "Le Tout-Puissant, dans son infinie sagesse, n'a pas cru bon de créer les Français à l'image des Anglais."
Le 15 février 1941 : "Je n'ai jamais entendu parler d'un grand athlète qui soit aussi un grand général. Il y a peut-être une exception dans l'armée italienne, où un général peut avoir besoin d'être un bon coureur."
Le 27 janvier 1941 : "Je ne déteste personne et je ne crois pas avoir d'ennemis - à l'exception des Boches... et encore, c'est professionnel !"
Le 22 janvier 1943, au général de Gaulle, en français : "Mon général, si vous m'obstaclerez, je vous liquiderai."
Le 19 mai 1943 : "J'ai pris soin de De Gaulle un peu comme on élève un jeune chien, mais il mord maintenant la main qui l'a nourri."
Le 30 novembre 1943 : "En temps de guerre, la vérité est si précieuse qu'elle doit toujours être protégée par un rempart de mensonges."
Le 9 février 1949, à son petit-fils : "Apprends tout ce que tu peux au sujet de l'histoire du passé ; c'est le seul moyen de tenter de deviner ce qui arrivera à l'avenir.".
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(*) François Kersaudy, Le monde selon Churchill. Sentences, confidences, prophéties, réparties, Tallandier, 300 pages, 19,50 euros. ISBN : 9782847348217
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