Rendu public hier à Paris, le classement mis à jour de la liberté de la presse dans le monde range l’Algérie à la 123e place sur 169.
Pour faire son évaluation, Reporters sans frontières (RSF) a établi un recueil de 50 questions auxquelles une multitude de correspondants, de journalistes, de chercheurs et de militants des droits de l’homme ont répondu dans chaque pays.
Font naturellement partie de ces interrogations un grand nombre de paramètres, comme l’autocensure, les monopoles de l’Etat sur l’ensemble des médias, la liberté de création d’un organe d’information (radio, télévision, journal, etc.), la liberté d’expression, les contraintes et autres restrictions imposées aux journalistes, etc.
L’Ile Maurice et la Namibie figurent en bonne place, pour l’Afrique, à la 25e position, suivies un peu plus loin par le Ghana (29e), l’Afrique du sud (43e), le Cap-Vert (45e), le Togo (49e) et la Mauritanie (50e). Cette dernière, en particulier, grâce à un effort fourni en ce sens, a avancé de 88 places.
Le Maroc, bien mieux nanti que l’Algérie, se range à la 106e place.
L’Erythrée ferme enfin le peloton de queue, la presse privée étant totalement interdite chez elle.
Quant aux premiers rangs, ils restent occupés par une bonne partie des pays européens et tout particulièrement de Scandinavie.
Les USA doivent principalement leur 48e position à leurs atteintes aux droits de l’homme, notamment suite au scandale de Guantanamo.
L’Italie, classée au 35e rang paie, elle, l’impact des pressions exercées par la mafia sur les journalistes.
La Russie, la Tunisie et l’Egypte occupent successivement la 144e, la 145e et la 146e places, à cause de l’embrigadement de leurs médias par les pouvoirs publics.
Enfin, la liberté d’expression sur Internet tend à devenir un outil d’appréciation dans la mise en forme de ce classement mondial. 64 personnes au moins ont été arrêtées dans le monde en raison de leurs écrits, dont 50 cyberdissidents chinois.