Le Point.fr - Publié le 06/06/2011
source : AFP
À bord, rien ne le distingue des autres convois, mais la motrice utilise l'électricité produite par 16 000 panneaux photovoltaïques.
L'électricité produite est injectée dans "l'infrastructure ferroviaire" (éclairage, panneaux de signalisation...) et dans l'alimentation des trains, tant classiques qu'à grande vitesse, qui circulent sur l'axe nord-sud d'Anvers.
Les trains qui effectuent la traversée d'Anvers, dans le nord de la Belgique, circulent depuis lundi grâce à l'électricité produite localement par 16 000 panneaux solaires, ont expliqué les responsables de ce projet pionnier en Europe. Un premier "
train vert" a quitté la ville portuaire flamande dans la matinée en direction du nord et de la frontière avec les Pays-Bas. À bord, rien ne le distingue des autres convois, remplis d'étudiants ou de fonctionnaires. Pourtant, sur une dizaine de kilomètres, la motrice électrique ne puise pas son énergie dans la production des centrales nucléaires ou au gaz du royaume, mais utilise l'électricité produite par 16 000 panneaux photovoltaïques récemment installés sur le toit d'un tunnel ferroviaire, rebaptisé "
tunnel du soleil". Le nord d'Anvers, une région très plate, et les caractéristiques de son réseau ferroviaire se prêtaient particulièrement à l'expérience. La ligne, conçue pour les trains à grande vitesse (TGV) reliant Paris à Amsterdam en passant par Bruxelles, y traverse une réserve naturelle protégée.
Pour limiter les nuisances environnementales, les voies ont donc été recouvertes d'une dalle formant une sorte de tunnel de 3,6 kilomètres de long, dont le toit a été jugé idéal pour le placement de panneaux. Ceux-ci, qui couvrent une surface de 50 000 mètres carrés, soit environ 8 terrains de football, vont produire 3 300 MWh, l'équivalent de la consommation annuelle moyenne d'électricité de près de 1 000 familles. L'électricité produite est injectée dans "
l'infrastructure ferroviaire" (éclairage, panneaux de signalisation...) et dans l'alimentation des trains, tant classiques qu'à grande vitesse, qui circulent sur l'axe nord-sud d'Anvers, a expliqué Frédéric Sacré, porte-parole d'Infrabel, société gestionnaire du réseau ferroviaire belge. "
En utilisant une électricité produite sur place, on élimine les pertes d'énergie et les coûts de transport", a souligné Steven De Tollenaere, patron de la société Enfinity, concepteur de ce projet dont la réalisation a coûté 15,6 millions d'euros. Si l'on ajoute le soutien financier des pouvoirs publics, l'électricité produite devient rentable et peut être revendue aux sociétés de transport comme la SNCB (chemins de fer belges) ou Thalys, selon Steven De Tollenaere.
En un an, le "
tunnel du soleil" ne produira toutefois que l'électricité dont ont besoin les trains pour rouler en Belgique durant... un jour. "
Il y a peu de tunnels comme celui d'Anvers, mais nous pourrions utiliser les toits de gares ou de hangars et les nombreux terrains vagues qui jouxtent les voies", assure encore le patron d'Enfinity, même si aucun nouveau projet concret n'est actuellement à l'étude.