RFI - 4.06.2011
« Des partisans de Gbagbo torturés et tués à Abdijan » : c'est le titre d'un rapport publié par l'ONG américaine Human Rights Watch qui recense 149 personnes tuées à Abidjan par les FRCI, depuis le 11 avril, date de l'arrestation de Laurent Gbagbo. L'ONG dénonce des exécutions arbitraires de jeunes supposés être favorable à Gbagbo. Human Rights Watch demande aux autorités ivoiriennes de sanctionner au moins trois commandants de zone, dont Chérif Ousmane l'un des piliers de l'ex-rébellion ivoirienne.
Le rapport de Human Rights Watch provoque un certain embarras au sein des autorités ivoiriennes, réticentes à réagir aux accusations portées par l'ONG américaine. Human Rights Watch accuse les FRCI d'avoir assassiné 149 personnes depuis la chute de Laurent Gbagbo à Abidjan. Ses enquêteurs demandent que soient mis à pied les commandants de zone impliqués directement ou non dans ces crimes.
Trois noms figurent dans le rapport : le capitaine Eddy Medy qui a supervisé la meurtrière offensive dans l'ouest du pays, mais aussi Ousmane Coulibaly et surtout le célèbre Chérif Ousmane, l'un des piliers des FRCI. Selon Human Rights Watch, Chérif Ousmane aurait donné l'ordre d'exécuter 29 prisonniers à Abdijan début mai; il aurait aussi été aperçu à bord d'un véhicule transportant le corps mutilé d'un chef de milice pro-Gbagbo. C'est aussi lui qui a supervisé les opérations de ratissage dans le quartier de Yopougon.
Mettre au pas des commandants tout puissants
Human Rights Watch a présenté ses conclusions au ministre de l'Intérieur Hamed Bakayoko qui a assuré que le gouvernement ne protégerait pas les militaires qui auraient commis des crimes. Mais alors que la situation n'est pas encore totalement stabilisée, on voit mal qui pourrait aujourd'hui mettre au pas des commandants de zone tout puissants et qui, selon certains témoignages, ont le sentiment que le pouvoir politique n'a pas la possibilité de se passer d'eux.
(http://www.rfi.fr/afrique/20110604-cote-ivoire-hwr-demande-sanctions-contre-commandants-frci)