Sous la pression du peuple et tout particulièrement du mouvement écologique, qui a ratissé large aux dernières élections, d'une part, et, d'autre part, tirant la leçon de la catastrophe toujours pendante de Fukushima au Japon, Berlin a décidé de mettre fin à l'activité de ses centrales nucléaires en 2022, au plus tard.
Les plus vieilles installations seront en premier démantelées bien avant cette date. Les autres suivront en fonction de leur âge, les dernières devant être mises hors service à l'horizon 2021 sinon en 2022, dernière limite.
Certes, le gros problème posé désormais est celui du remplacement de ce type de production d'énergie extrêmement dangereux par un autre dit propre. Il y a là non seulement de gros investissements à engager au fil des années mais une contrainte majeure que les autorités allemandes devront lever. Il s'agit, bien sûr, des émissions de gaz à effet de serre qui se multiplieront avec le recours intensif à l'énergie propre.
Néanmoins, une telle sortie définitive du nucléaire - par ailleurs chaudement saluée par l'ensemble des mouvements écologiques -, qui suit celles de Rome en 2007 et de Berne, annoncée récemment et prévue pour 2034, constitue indubitablement un signal fort adressé à l'ensemble des pays voisins, comme la France, le Royaume Uni, l'Espagne, l'Italie, la Scandinavie, etc., les appelant à suivre le mouvement.
Même si, dans une phase où l'énergie fossile commence à se raréfier à grande vitesse, l'on sait que l'énergie nucléaire est infiniment compétitive au plan du prix de revient, d'où les hésitations justifiées de nombreuses capitales d'y renoncer, son risque humain est estimé aujourd'hui trop fort et si dissuasif, notamment à cause du problème du traitement toujours irrésolu des déchets nucléaire, que la sagesse commande d'en sortir à tous prix.