Le président serbe a annoncé aujourd'hui la fin de cavale du boucher de Srebrenica, Ratko Mladic. Recherché depuis 16 ans, l'un des plus grands bourreaux du 20è siècle a donc été arrêté dans un petit village situé à une centaine de kilomètres de Belgrade.
L'ex bras droit de Slobodan Milosevic, arrêté lui aussi en 2001 mais décédé peu après tandis qu'il se trouvait incarcéré à la Cour pénale internationale, ira rejoindre, dans moins d'une semaine, Radovan Karadzic, un autre bourreau arrêté en 2008 et extradé vers les Pays-Bas, siège de la C.P.I.
Ce fils de paysan communiste d'Herzégovine, qui a assisté, alors qu'il n'avait que deux ans, à l'assassinat de son père par les Oustachis, des Croates pro-nazis, voue depuis lors une haine singulière aux Croates, aux Allemands et aux musulmans, en souvenir de l'occupation de son pays par les Turcs.
Aussi, lors de l'éclatement de la Yougoslavie, en 1991, après la mort de Tito qui avait jusque-là réussi à fédérer l'ensemble des composantes du pays, Mladic s'est empressé de se mettre au service des séparatistes serbes de Krajina, à Knin, qui rêvaient avec Milosevic de fonder la Grande Serbie.
Élevé au rang de général de division en 1992 par ce dernier, en récompense de l'ardeur affichée lors de la guerre de Croatie, il est placé à la tête des forces serbes de Bosnie, après le retrait des troupes fédérales. En 3 mois, il réussit à s'emparer de 70 % des terres de Bosnie-Herzégovine et se fait l'artisan de la plus odieuse campagne de purification ethnique entreprise en Europe. Non seulement ses forces torturent, violent et déportent des dizaines de milliers de personnes mais elles en exécutent des milliers de sang-froid après les avoir préalablement ligotées. C'est une espèce de croisade des temps modernes qui est ainsi entreprise pour faire disparaître de la région toute trace de musulmans.
Aucun quartier n'est offert aux habitants de Sarajevo assiégés durant trois années. Mladic les bombarde au canon, n'épargnant ni hôpitaux ni cimetières lors des enterrements, ni même les enfants.
Le boucher a fait beaucoup parler de lui ensuite, quand il narguerait à la fois les forces de l'OTAN et de l'ONU, considérant les premières comme une organisation criminelle et les secondes formées surtout de nègres.
Il devra maintenant rendre des comptes de tous les crimes qui lui sont imputés devant la communauté internationale, bien heureuse aujourd'hui de se débarrasser d'un fier-à-bras, criminel de haut vol aux allures de gangster.