Sans vouloir se la jouer « pirate », on peut ne pas souhaiter surfer en laissant des traces. Il s’agira parfois d’effacer un passif, d’autres fois de ne pas donner son identité sur un site ou tout simplement de se protéger.
Étape 1/8 - Pourquoi surfer caché ?
La motivation d’un surf anonyme peut être multiple superficielle ou lourde de sens. Dans un environnement familial, cela permet par exemple de ne pas donner accès à des sites que ses enfants ne devraient pas voir une fois que l’un des parents en est sorti (aucune trace de la visite, ce qui vaut aussi pour garder le « secret » entre adultes !).
La navigation web anonyme permet également aux amoureux des libertés individuelles de se sentir un peu plus libres en surfant, presque cachés qu’ils sont dans leur navigation, qu’elle soit inoffensive ou plus limite.
Grande propriété pas du tout privée, le web peut se révéler un judas malicieux pour jeter un coup d’œil sur nos vies. Le surf anonyme nous donne l’occasion de fermer la porte pour un peu plus de tranquillité.
Étape 2/8 - Le B – A – BA : effacer ses traces
Le premier niveau d’anonymat consiste simplement à bien gérer ce que notre navigateur internet enregistre et conserve. Car par défaut toutes les adresses visitées ces derniers temps sont conservées en mémoire, ainsi qu’une grande partie de ces pages : textes, photos…
Imaginons que vous ayez rendu-visite à un site d’effets spéciaux spécialisé dans les masques de films d’horreur, peut-être préfèreriez-vous que les enfants de passage sur l’ordinateur ne tombent pas sur ces pages d’un clic malheureux.
Quelque soit le navigateur que vous utilisez (Internet Explorer, Firefox, Chrome, Opera…), tous proposent en un clic d’effacer l’historique des pages visitées, généralement sous le menu Outils.
Étape 3/8 - Lancer une session privée
On trouve généralement à proximité un mode dit de « navigation privée » qui d’emblée cesse tout enregistrement dès son activation.
Pratique pour qui ne veut pas avoir à tout effacer manuellement derrière lui, mais insuffisant pour qui veut non pas un peu de confidentialité, mais carrément de l’anonymat.
Étape 4/8 - Même en « privé » vous êtes à découvert : la preuve
On accède à internet via les services d’un fournisseur d’accès (FAI : Orange, SFR…) qui nous fournit une identité numérique pour cela : une adresse IP. Chaque site que vous visitez voit votre numéro, de la forme 82.241.242.243, quand vous lui rendez visite.
C’est d’ailleurs grâce à ce numéro que Hadopi retrouve les « pirates » : en livrant des flopées d’adresses IP aux FAI qui leur retournent en échange le décodage de l’IP : vos noms et adresse.
Il suffit de se rendre sur l’un des multiples sites du type « Mon adresse IP.com » pour s’en rendre compte et découvrir ce que les sites voient de vous.
Il en est qui ne souhaitent pas être ainsi pistés, pour d’excellentes raisons, de sécurité par exemple. Une personne visant à révéler des malversations mais qui ne pourrait le faire que de manière anonyme préfèrera que son adresse IP – et donc indirectement son identité réelle – ne soit pas donnée à tous. On pense aussi aux « cyber-dissidents », les blogueurs des pays arabes en révolte qui risqueraient de se voir purement et simplement arrêter suite à la publication d’un post.
Étape 5/8 - Surfer masqué via un WEB PROXY
La première méthode pour avancer masquer consiste à passer par un « proxy ». Votre ordinateur se connecte toujours via votre FAI classique, qui vous attribue toujours une adresse IP personnelle. Mais cette fois, au lieu d’accéder directement à Internet vous contactez un serveur distant, dit proxy, qui vous attribuera une nouvelle adresse IP : la sienne. Si ce proxy est en Allemagne, les sites que vous visiterez vous verront comme un Allemand.
Le plus facile est de passer par un « web proxy » gratuit. C’est une page web dans laquelle on entre l’adresse d’un site à visiter. Notre adresse IP devient alors en apparence celle du site web intermédiaire.
Tout ce que vous voyez et téléchargez passe alors par ce site, qui y a accès. Votre confidentialité est donc toute relative, dans la mesure où on connaît rarement qui se cache derrière les web proxy en question. De plus, beaucoup sont très lents.
Étape 6/8 - Un proxy paramétré dans le navigateur
Il existe autrement des proxy gratuits dont vous pouvez entrer les coordonnées dans votre navigateur, pour ne pas passer par les web proxy et leurs fenêtres de publicité, souvent encombrantes. Korben propose un manuel adapté à chaque navigateur pour en saisir correctement les coordonnées.
Ces serveurs présentent toutefois toujours deux inconvénients : ils sont souvent lents (passer par un ordinateur intermédiaire qui reçoit les informations qui vous sont adressées puis qui vous les renvoie ralentit la navigation) mais surtout, l’anonymat n’est pas garanti à 100%. Vous ne savez pas vraiment qui se cache derrière le proxy en question : est-on bien sûr qu’il ne donnera pas votre véritable adresse IP si un service la lui demande ? A défaut de requête claire, est-il sécurisé et résistera-t-il à quelques assauts de personnes désireuses de fouiller dans ses entrailles ?
Étape 7/8 - Une solution solide et anonyme : TOR
La communauté Tor a mis en place un réseau mondial de routeurs qui, quand on s’y connecte, officie comme une série de serveurs proxy en série. Vous passez ainsi presque sans vous en rendre compte – au prix tout de même toujours d’un ralentissement sensible du surf – de proxy en proxy, en changeant d’adresse IP en permanence. Remonter à l’IP d’origine d’un internaute devient alors extrêmement compliqué – même si Tor ne peut pas garantir un anonymat parfait.
Pour utiliser Tor, on peut soit installer un bunddle et paramétrer les options comme la communauté le recommande, soit, plus simplement, opter pour la version de Firefox dédiée à Tor. Elle présente deux avantages : tout est correctement paramétré (ce qui empêchera certaines fonctionnalités sur différents sites – c’est pour vous protéger et renforcer votre sécurité) et vous avez ainsi deux navigateurs, au moins sur votre ordinateur : celui classique pour vos surfs courants, et celui « anonyme ».
Étape 8/8 - Un problème de conscience avec TOR
Tor pose toutefois de gros soucis de déontologie, ou de conscience suivant les cas. Utiliser Tor fait de vous un membre à part entière du réseau, et votre ordinateur en fait lui aussi partie le temps de votre navigation.
Or qui utilise Tor ? Quelles sont leurs intentions ? Rares sont ceux qui le font « juste pour jouer ». Ralentir sa navigation n’est pas plaisant. On y trouve sans doute des journalistes qui veulent se protéger eux mêmes ou leurs sources, des blogueurs, mais aussi des « téléchargeurs » d’œuvres piratées, des hackers, peut-être aussi – surement – des individus aux activités répréhensibles et moralement douteuses. En 2006, des serveurs Tor avaient ainsi été saisis dans le cadre d’une enquête en Allemagne sur des pédophiles…
http://www.techyou.fr/howto/surfer-anonyme-mode-demploi/