Rebaptisé ces dernières heures "Toma la plaza", "Prends la place" en français, le campement est apparu à Madrid dimanche 15 mai au soir.
Les manifestations contre le système démocratique espagnol ont attiré des foules pour la sixième journée consécutive dans le pays.
À trois jours des élections municipales et régionales, le campement des manifestants sous des tentes sur les places publiques notamment à Madrid a conduit le ministre de l'Intérieur à prononcer l'interdiction des rassemblements.
Organisés de façon durable, avec parfois leurs cantines gratuites, leur infirmerie, leur stand d'information, comme à la place de la Puerta del Sol de la capitale, les protestataires se disent indignés par un système qu'ils trouvent peu transparent et non participatif. Ils veulent la révision de la loi électorale qui mette l'accent sur le bipartisme, socialistes contre conservateurs, autrement dit gauche contre droite. Ils dénoncent en même temps la crise et ses effets particulièrement nocifs sur le chômage ainsi que les mesures d'austérité mises en place en 2010.
Se voulant constructifs toutefois ils s'activent à l'élaboration de propositions concrètes qu'ils entendent soumettre à la classe politique.
Ils entendent donner à leur action un retentissement très large sur le territoire national mais aussi à travers d'autres capitales européennes.
Cependant, de tels regroupements étant interdits par la loi durant les 48 heures précédant un scrutin, le problème se pose de savoir si les autorités devront faire appel à la force publique pour y mettre fin.
Les prochaines heures indiqueront ce qu'elles auront décidé.
En tout cas, le parti socialiste de Luis Zapatero semble apparemment mal parti pour ces élections qui risquent de lui faire perdre de nombreux fiefs et surtout la prépondérance dans le pays.
avec LeMonde.fr