Apparemment, seuls la France et le Royaume Uni s'inquiètent des récurrents massacres opérés au grand jour par le sanguinaire Assad contre les populations syriennes. Ni Moscou ni Pékin, membres permanents du Conseil de sécurité, n'ont osé lever le petit doigt jusqu'ici ni quand le bédouin barbare Kadhafi s'était engagé à poursuivre ses opposants jusque dans leur maison et à les éliminer un à un ni quand son homologue de Damas donne depuis des semaines ses chars non pas contre son ennemi juré, Israël, qui occupe une partie de son territoire depuis près de 44 ans mais contre des populations civiles réclamant leurs droits à la liberté. Il est vrai, aussi, que la Russie comme la Chine, deux pays encore à la traîne au plan de la démocratie et des droits de l'homme, ne sont pas eux-mêmes des exemples à suivre en la matière.
Aussi, la tâche de Paris et de Londres n'est-elle pas si simple pour obtenir à tout le moins l'engagement de ces deux puissances rétrogrades à ne pas opposer leur veto à l'examen d'une résolution condamnant Damas. Voici une dépêche de l'AFP qui évoque cette préoccupation majeure.
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AFP - 17/05/2011 |
Une majorité de voix est "en train de se dessiner" à l'ONU pour condamner la répression de la révolte en Syrie, a déclaré aujourd'hui le chef de la diplomatie, Alain Juppé, en précisant qu'une menace de veto de Moscou ou Pékin sur un texte existe toujours.
A l'ONU, "nous sommes encore menacés d'un veto russe et d'un veto chinois. Il semble qu'une majorité de neuf voix est en train de se dessiner en ce moment même", a déclaré le ministre devant l'Assemblée nationale française, en rejetant toute critique sur l'attitude de la France face à la répression en Syrie.
"Nous ne sommes pas seuls". "Pour obtenir une résolution du Conseil de sécurité, il faut éviter le veto d'un membre permanent et ensuite réunir neuf voix. Nous nous battons avec nos amis britanniques depuis des jours, voire des semaines pour arriver à ce résultat", a-t-il précisé.
Des discussions encore cette nuit ont eu lieu entre membres du Conseil de sécurité, a indiqué Alain Juppé.
"Nous ne pratiquons pas une politique de deux poids et deux mesures. Nous avons soutenu partout la grande aspiration des peuples à la démocratie et à la liberté et nous le faisons s'agissant de la Syrie sans aucune espèce d'ambiguïté", a aussi souligné le ministre.
Il a rappelé que la France avait "incité le président Bachar al-Assad à engager un programme de réformes pour tenir compte des aspirations de son peuple". "Il ne nous a pas écoutés. Nous avons donc émis une condamnation sans appel de l'utilisation de la violence récurrente et sanglante", a-t-il réitéré.