Tandis que le Japon s'installe durablement dans un après Fukushima incertain, des suicides se multiplient. Les uns liés à la perte d'être chers, emportés à jamais par les flots du tsunami ravageur ou restés toujours enfouis sous des tonnes de gravats que la radioactivité empêche d'ailleurs de fouiller, les autres suscités par la menace même de cette radioactivité dont on appréhende encore mal les conséquences exactes dans l'avenir, ces suicides qui sont désormais fréquents inquiètent les pouvoirs publics.
On estime que toutes les quinze minutes, un Japonais met fin à ses jours, une prévalence d'autant plus préoccupante qu'il s'agit là de réactions psychologiques qui restent aussi imprévisibles que difficilement décelables.
“Dans les mois à venir, les personnes déplacées chercheront à revenir à leur vie d’avant et beaucoup seront frappées par la véritable ampleur de la catastrophe, affirment les autorités, les organisations de santé et les travailleurs sociaux”, rapportent les agences de presse.
Certes, les autorités ont dépêché des conseillers sur place, ouvert des crédits pour des traitements thérapeutiques, mis en place des numéros verts pour des échanges avec des psychologues, mais la menace reste toujours présente, dans un pays déjà éprouvé, dans des conditions un peu moindres certes, par le séisme de Kobe en 1995, et qui a indéniablement fort à faire désormais pour colmater tant de plaies ouvertes, répondre à des besoins si pressants et si lourds d'une population rudement touchée dans sa chair.
avec Reuters et Le Monde.fr