Pour « faux en écritures comptables et commerciales, détournement et dilapidation de patrimoine public », cinq cadres de la SNTF (Société nationale des transports ferroviaires) d'Annaba ont été jugés aujourd'hui dans cette ville et condamnés à des peines légères. Il est quasiment certain qu'un jeune chômeur ayant cassé une vitre d'un magasin s'en serait sorti avec une sanction nettement plus lourde. Jugeons-en :
Deux ex directeurs régionaux et un autre responsable du service matériel ont écopé de 4 ans de prison ferme et 200 000 DA (2000 €) d'amende chacun. Deux autres cadres s'en tirent avec deux années de prison ferme et le dernier, un agent technique, a été acquitté.
L'affaire a été mise au jour en 2009 par deux cadres de la société qui ont révélé le détournement et la vente d’équipements et de pièces de rechange ferroviaires ainsi que d’importantes quantités de matériel à un fournisseur étranger. Il s'agissait de matériel neuf revendu sous forme de déchets ferreux.
Dans l'Algérie de cocagne, il est vrai que, faute d'institutions viables, il n'y a pas d'État et il n'y en a peut-être jamais eu. Les premiers responsables devant donner l'exemple appartiennent eux-mêmes à un clan quasiment mafieux qui s'est emparé du pouvoir par la force sinon par la fraude. Le vol et le détournement sont devenus des constantes du régime qui s'échine à détruire le pays à petit feu. Pour l'homme du commun, bien évidemment, toutes les raisons de prendre part à la curée, de façon illégale si nécessaire, se trouvent ainsi réunies et chacun y va à sa manière du meilleur moyen de faire main basse sur tout ce qui est accessible et a un prix.
avec TSA