Le président Assad de Syrie, dans un discours qui était pourtant très attendu, n'a finalement rien annoncé de substantiel qui permette d'espérer un retour au calme dans un pays fortement agité ces derniers jours par des manifestations populaires et une répression sauvage très significative de la dictature en place depuis maintenant un demi-siècle.
En premier, la levée de l'état d'urgence promise dès le début des affrontements, en signe d'apaisement, n'est plus à l'ordre du jour.
Ensuite, de vagues réformes, telles que le renforcement de la lutte contre la corruption et le chômage, l'ouverture du pluralisme politique et l'assouplissement des lois concernant les médias sont appréhendés sous l'angle de simples vœux appelés à être discutés au sein des institutions en place, sans définition exacte des objectifs et des délais de mise en place.
Comme chacun des dictateurs arabes en fonction, Assad croit, à son tour, voir dans la révolte qui secoue son régime une espèce de conspiration ourdie par "des ennemis de la Syrie", un même son de cloche que toutes les capitales voisines affichent invariablement chacune de leur côté.
Assad, en s'adressant ainsi au peuple syrien à partir de la tribune de l'assemblée nationale toute dévouée à son service, a été, bien sûr, vivement ovationné, exactement comme l'auraient été ses collègues dictateurs arabes placés dans la même situation. Mais, le test de vérité auprès des couches populaires est à attendre, vendredi prochain, de la grande manifestation programmée juste après la grande prière.