La situation reste toujours tendue au Japon, à cause de la menace persistante d'explosion des réacteurs de Fukushima figés dans leur état de surchauffe.
Des efforts sans relâche ont encore été entrepris aujourd'hui à l'effet de tenter de refroidir ces réacteurs au moyen de largage de tonnes d'eau de mer depuis des hélicoptères et d'arrosage par des canons à eau montés sur camions, mais le danger demeure plus que jamais extrêmement pesant. La surchauffe des barres de combustible peut à tout moment provoquer la fusion des déchets de combustible dans les "piscines", avec les conséquences irrémédiables que l'on imagine.
Paris a certes promis de dépêcher des robots conçus spécialement pour répondre à un besoin tel que celui réclamé à Fukushima, ce qui pourrait permettre peut-être de résoudre le problème sans risque humain. Et l'on s'étonne d'ailleurs que le Japon, qui fourmille pourtant de robots de toutes sortes, n'ait pas un instant pensé à s'en doter pour le contrôle de ses centrales nucléaires.
Les populations, qui semblent gagnées par une panique de plus en plus apparente, ont, pour nombre d'entre celles aisées, décidé d'aller chercher refuge dans des villes très éloignées de la zone dangereuse comme Kyoto ou Osaka. Des trains bondés de familles entières se succèdent dans ces cités, d'autant qu'elles y trouvent davantage de produits alimentaires devenus rarissimes à Tokyo et alentour.
L'économie a cependant repris sa vitalité : la bourse se reprend, les actions, un instant en chute libre, regagnent progressivement leur cote, les usines rouvrent avec leurs travailleurs, une lueur d'espoir renaît enfin malgré la grave menace omniprésente. Et c'est là tout le paradoxe de la vie au Japon.