Le Conseil de sécurité est réuni ce soir sur la question de la zone d'exclusion aérienne en Libye qui fait l'objet d'une proposition conjointe et pressante de la France, du Royaume uni et du Liban.
Une résolution est attendue dans la nuit, aux environs de 21 heures. Selon les dernières indiscrétions, deux tendances se seraient dessinées dès les premières heures des débats. La première, défendue par les dépositaires de la proposition, est soutenue par les USA et un certain nombre d'autres membres. La seconde, conduite par Moscou, tendrait à imposer une espèce de cessez-le-feu qui permettrait d'isoler les belligérants, tout en créant dès lors une espèce de scission de la Libye, un côté ouest contrôlé par Kadhafi demeurant chef de l'État et un côté est placé sous la bannière de l'opposition installée à Benghazi.
La Russie semble rongée par des regrets à présent que la démonstration est faite que Kadhafi apporte la preuve qu'il est déterminé à écraser toute résistance s'opposant à lui. Aussi, est-il permis de s'attendre que Moscou ne s'opposera plus au vote de la résolution telle que présentée par l'autre groupe.
Pour sa part, Pékin est donné comme indécis jusqu'ici. La pire des positions qu'il pourrait prendre serait de s'abstenir lors du vote.
Les neuf voix requises pour faire passer la résolution relèvent donc du domaine du réalisable, sauf réserves ou contestations de dernière minute de l'un ou de plusieurs des membres disposant d'un droit de véto.
Dans le cas de son adoption, tout semble indiquer qu'elle sera immédiatement suivie d'effet, les préparatifs étant apparemment engagés pour une intervention musclée qui mettrait fin au calvaire des populations menacées d'extermination à Benghazi et ailleurs.