"La France, avec la Grande-Bretagne et le Liban viennent de déposer, à New York, le projet de résolution qui nous donnerait le mandat attendu. Le président de la République et le premier ministre britannique viennent d'appeler solennellement les membres du Conseil [de sécurité de l'ONU] à l'examiner et à l'adopter", écrit Alain Juppé sur son blog, sous le titre "Notre honneur".
Pour le ministre français des Affaires étrangères, le projet de couper les ailes à Kadhafi qui avance à pas de géant vers la prise de Benghazi, 2è ville de la Libye contrôlée par la résistance, est encore réalisable, "à deux conditions : obtenir un mandat du Conseil de sécurité des Nations Unies, seule source de droit international en matière d'usage de la force ; agir non seulement avec le soutien mais aussi la participation effective de pays arabes. Cette deuxième condition est en voie d'être remplie : plusieurs pays arabes nous ont assuré qu'ils participeraient", précise-t-il.
"Seule la menace de l'emploi de la force peut arrêter Kadhafi. C'est en bombardant avec les quelques dizaines d'avions et d'hélicoptères, dont il dispose réellement, les positions de ses opposants que le dictateur libyen a renversé la balance", souligne le chef de la diplomatie française. "Nous pouvons neutraliser ses moyens aériens par des frappes ciblées. C'est ce que la France et la Grande-Bretagne proposent depuis deux semaines", poursuit-il.
Alain Juppé note également, sans préciser lesquels, que plusieurs pays arabes seraient prêts à s'impliquer dans une opération militaire en Libye.
Sur le terrain, les troupes de Kadhafi, soutenues par l'artillerie et l'aviation, poursuivent la "reconquête" des villes contrôlées par les insurgés. Ils sont à présent autour de Misrata et se préparent à pénétrer à Benghazi. Le rejeton de Kadhafi a d'ailleurs promis que Benghazi tomberait au plus tard dans les 48 h.