Le Point.fr - 03/03/2011
De notre envoyé spécial à Hanovre, Guerric Poncet
Au CeBIT, plusieurs éditeurs présentent leurs solutions de sécurité pour les téléphones mobiles.
Les pirates s'attaquent aux smartphones. C'est le message qu'essaient de faire passer les éditeurs d'antivirus présents au CeBIT 2011, salon des nouvelles technologies de Hanovre. Ces dernières semaines, les grandes marques ont présenté des solutions destinées notamment aux mobiles sous Android, système d'exploitation de Google.
Pourquoi Android ? Les spécialistes sont unanimes, c'est aujourd'hui le système le plus susceptible d'être victime de programmes malveillants à grande échelle. Son caractère ouvert, qui laisse une grande liberté aux clients, le rend aussi très vulnérable. Des applications peuvent être téléchargées par les utilisateurs hors de l'Android Market officiel, et il est possible pour les logiciels d'accéder à des fonctions-clés du téléphone.
L'iPhone à l'abri ?
À l'opposé, l'iPhone et son système très verrouillé sont protégés. Certes, seules les applications adoubées par la Pomme sont disponibles pour les clients, mais cela permet une sécurité renforcée, car les équipes d'Apple vérifient minutieusement chaque détail des applications qu'elles autorisent sur l'App Store. Un peu trop, même, au goût de certains, qui dénoncent une véritable censure. Quant à ceux qui déverrouillent leur iPhone ("jailbreak"), ils ne sont absolument plus à l'abri des codes malveillants.
"Il est impossible aujourd'hui de créer un virus pour l'iPhone et son système d'exploitation tel qu'il est fourni par Apple", assure Dirk Hochstrate, directeur technique de G Data. L'entreprise allemande, spécialiste des antivirus, lance au CeBIT une application pour Android. "Il y a beaucoup moins de menaces sur les mobiles que sur Windows par exemple, mais cela va changer : si j'étais éditeur de logiciels malveillants, j'investirais sur Android !" ironise-t-il. Le russe Kaspersky est moins affirmatif : il propose un système de sécurité pour Android, mais aussi pour BlackBerry, Windows Mobile (mais pas Windows Phone 7) et Symbian (Nokia).
Risque limité
Reste que la menace est aujourd'hui très faible, voire inexistante pour ceux qui ne sortent pas des clous. En effet, les applications disponibles sur l'Android Market subissent tout de même un contrôle de la part de Google. Mercredi 2 mars, le moteur de recherche a d'ailleurs retiré une cinquantaine d'applications malveillantes. Il faut donc aller loin, sur des marchés d'applications alternatifs par exemple, pour courir un véritable risque. Un état de fait qui pousse les éditeurs à proposer d'autres fonctions que le simple antivirus afin de convaincre l'acheteur : localisation par GPS, cryptage de données, protection des contacts, etc. Les logiciels sont vendus à des prix variables, entre dix et vingt-cinq euros en général. Certains, comme G Data, offrent le logiciel à leurs clients PC.