Après Ghanouchi, les autres ministres de l'ancien régime se sont tour à tour retirés du gouvernement provisoire sous la pression de la rue. Il aura néanmoins fallu que le sang coule de nouveau : cinq manifestants ont perdu la vie lors des derniers affrontements très violents avec la police.
Lundi, les ministres, d'une part, de l'Industrie et de la technologie, Mohamed Afif Chelbi, et, d'autre part, de la Coopération internationale, Mohamed Nouri Jouini, ont rendu leur tablier.
Mardi, les départs d'Ahmed Néjib Chebbi, ministre du Développement régional, d'Ahmed Ibrahim, ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, d'Elyes Jouini, ministre chargé des Réformes économiques et sociales, ont suivi.
Ghanouchi a été remplacé le soir même de sa sortie par un vieux routier de la politique, ancien collaborateur de Bourguiba, Béji Caïd Essebsi, 84 ans.
Il ne reste plus de l'ancienne équipe que le président intérimaire, Fouad Mbazaa, dont le mandat expire en fait à la mi-mars.
Le nouveau Premier ministre se dit d'accord pour mettre en place une Assemblée constituante, une idée phare du Conseil de la protection de la révolution soutenue également par le collectif de 14 partis, de l'UGTT et d'ONG diverses.
Enfin, le parti islamiste Ennahda de Rached Ghannouchi vient d'être légalisé, ce qui lui permet par conséquent de prendre régulièrement partie aux élections prochaines.