S'il était excessif pour l'ancien régime tunisien d'interdire les partis islamistes, il est pour le moins inacceptable de les laisser s'intégrer au nouveau visage politique du pays.
Pour preuve, il n'a pas fallu attendre longtemps pour les voir manifester leur sauvagerie, à la faveur de la première ouverture qui leur est offerte. Un prêtre polonais a été égorgé par "des extrémistes", selon les autorités, tandis que des prostituées ont été attaquées par ces mêmes barbares dans la rue où elles vendent leurs services. Ces derniers voulaient aussi mettre le feu à une maison close.
Pour le ministre de l'Intérieur, cet ecclésiastique de 34 ans, retrouvé égorgé dans une école privée de Manouba, est une victime des terroristes : "un groupe de terroristes fascistes ayant des orientations extrémistes est derrière ce crime, compte tenu de la façon dont il a été assassiné", a-t-il dit.
Marek Rybinski est la première victime du terrorisme islamiste depuis la chute du régime de Ben Ali.
S'agissant des prostituées, elles doivent leur salut à "des habitants [qui] ont empêché les islamistes de rentrer dans cette rue jusqu'à l'arrivée des agents des forces de l'ordre. Ces derniers ont bloqué l'entrée en interdisant tout passage. Ils ont ensuite réussi à disperser ces manifestants", a indiqué la police.
La communauté juive a exprimé de son côté son inquiétude devant de telles exactions qui risquent de l'atteindre. Et le gouvernement a d'ores et déjà répondu à leurs craintes par le rappel de réservistes qui doivent aider à la résorption de l'insécurité qui s'est installée dans le pays depuis la chute du dictateur.