alterinfo - 11.02.2011
Course contre la montre pour empêcher la fuite de fortunes des Moubarak et Cie
L’ancien ambassadeur égyptien Ibrahim Yousra a confié au quotidien londonien AlQuds AlArabi avoir saisi le procureur général afin de geler les avoirs de Moubarak, de sa famille et de certains de ses collaborateurs, et de les interdire de voyager afin de les traduire en justice. « Une cinquantaine de personnalités ont signé la plainte », a-t-il signalé.
Selon Mamdouh Ismaïl qui est membre du Conseil de l’Ordre des avocats égyptiens, une des plaintes concerne le directeur de la banque Arabe-Afrique accusé d’avoir transféré des comptes sans noms, avec des codes seulement. Ce qui permettrait à son avis la fuite de capitaux, loin de tout contrôle. Il a aussi mis en cause une banque appartenant à un saoudien milliardaire proche du pouvoir, non soumis au contrôle de la Banque centrale et qui procède à des transferts de grosses sommes d’argent à l’étranger.
D’après un expert allemand cité par le quotidien britannique The Gardien, la fortune des Moubarak ne peut être confisquée que si un nouveau gouvernement égyptien ouvre une enquête judiciaire et présente les preuves qu’il s’est enrichi de façon illégale.
Citant des sources moyen-orientales, le journal avait signalé que les 70 milliards des Moubarak sont distribués en comptes bancaires dans des établissements britanniques et suisses ou en des biens immobiliers acquis en Grande Bretagne, aux États-Unis et en Égypte.
Le journal anglais détaille : « durant les trente années pendant lesquelles il était président, et haut responsable militaire, Moubarak est parvenu à collecter des bénéfices d’une valeur de plusieurs millions de dollars, dont la plupart ont été expatriés, et déposés dans des comptes secrets dans des banques suisses et britanniques à l’instar d’UPS, et de la banque de Scotland, ou ont servi à s’acquérir des biens immobiliers ».
Des messages électroniques évoquent des actions et des bons de trésor ainsi que des comptes courants en devises étrangères, dans des banques suisses, des sociétés financières américaines et des fonds d’investissements britanniques.
Se confiant au Guardian, Christopher Davidson, professeur universitaire britannique en politiques au Moyen-Orient, explique les sources de cet enrichissement : « Moubarak, sa femme Suzanne et ses deux fils ont collecté des fortunes en des millions de dollars, en coopérant aux activités d’investissements avec de nombreuses sociétés étrangères et locale ».
D’après ses informations, les deux fils Moubarak possèdent à eux seuls des biens immobiliers à Manhattan, à Beverley Hills et à Londres estimés à des dizaines de millions de dollars.
« Tout projet d’investissement en Égypte nécessitait un parrain officiel ; c’est Moubarak qui se présentait tel quel, non pas pour développer son pays, mais pour s’accaparer une part des bénéfices du projet », assure Davidson.
N’en demeure pas moins que l’exemple le plus éblouissant de cet enrichissement vorace est le palais présidentiel qui appartient à la famille des Moubarak, comme l’avait assuré le frère de ce dernier.
Ses images dégagent un luxe et une somptuosité que l’on ne trouve pas dans les palais présidentiels des plus grandes puissances mondiales.
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