Après de longues semaines de flottement, les Haïtiens ont fini par désigner les deux candidats qui doivent s'affronter au 2è tour de l'élection présidentielle prévue pour le 20 mars prochain. Il s'agit de Mirlande Manigat et Michel Martelly, Jules Célestin, le candidat soutenu par le président encore en place, ayant été éliminé de la course suite aux trucages électoraux du premier tour qui l'avaient frauduleusement érigé à la place de Michel Martelly.
Le Conseil électoral a dû se ranger à l'avis de l'Organisation des États américains (OEA) et de la communauté internationale demandant l'élimination de Célestin.
Le Conseil électoral a aussi arrêté la liste définitive des candidats aux élections législatives et sénatoriales devant se tenir le même jour.
Les résultats publiés initialement début décembre à l'issue du premier tour avaient provoqué des émeutes à Port-au-Prince, la capitale, où une levée de boucliers s'était aussitôt dressée avec le recul de Martelly de 7000 voix, illégalement ajoutées à Célestin avec la complicité sans doute ou sur ordre de Préval.
Mirlande Manegat, 70 ans, juriste renommée et diplômée de Sciences politiques et de la Sorbonne, semble être bien placée pour emporter les faveurs des électeurs haïtiens, son challenger Martelly, 49 ans, chanteur bien connu, restant, malgré une aura bien affirmée auprès des couches populaires, peu au fait des affaires politiques.
Quant au président encore en fonction, René Préval, mais dont le mandat expirera à la proclamation des résultats officiels du prochain scrutin, son souhait est de demeurer à Haïti, contrairement à ses prédécesseurs poussés à la porte de sortie qui ont trouvé refuge en Europe.