Réunis depuis hier à Istanbul sur la question du nucléaire, les six grandes puissances et l'Iran n'ont abouti à aucun résultat positif, aux yeux de la responsable de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, qui s'est dite par ailleurs déçue des conclusions. "Nous avions espéré engager des discussions sur des avancées concrètes, et nous avons déployé tous les efforts pour que cela soit possible. Je suis déçue de dire que cela n'a pas été possible", a-t-elle déclaré dans une conférence de presse. Or, "Il est essentiel que l'Iran démontre que son programme nucléaire est de nature pacifique", a-t-elle ajouté.
Les six avaient nourri l'espoir, selon cette diplomate, que la proposition à soumettre aux Iraniens retiendrait particulièrement leur attention. Il s'agit de la "version réactualisée de l'accord d'échange de combustible TRR (destiné au réacteur de recherche de Téhéran) ainsi que des moyens d'améliorer la transparence par des mesures de contrôle de l'AIEA (Agence internationale pour l'énergie atomique) acceptées par la communauté internationale". "Nous avions l'espoir d'avoir une discussion constructive et détaillée de ces propositions, mais il est apparu clairement que la partie iranienne n'était pas disposée à cela, sauf à accepter des conditions préalables concernant l'enrichissement et les sanctions", regrette Ashton.
L'Iran, tout en demandant la levée des sanctions internationales prises à son encontre, a opposé une fin de non-recevoir à l'attente de ses interlocuteurs visant la suspension de ses activités d'enrichissement de l'uranium. Saïd Jalili, son représentant, a soutenu que son pays "a le droit au cycle de combustion, y compris l'enrichissement de l'uranium", avant d'ajouter que si les grandes puissances reconnaissent ce droit, il serait "prêt à des pourparlers, même demain".
Les entretiens se sont enfin terminés sans permettre aux deux parties d'envisager une nouvelle rencontre dans les semaines ou mois à venir.