Une sortie bien singulière de Lionel Jospin

Selon Lionel Jospin, qui l’écrit dans son ouvrage « L’impasse » à paraître le 24 septembre, le choix de Ségolène Royal comme candidate socialiste aux dernières élections présidentielles aura été une erreur. Pour lui, c’est une « illusion » et surtout « la moins capable de gagner ».

Cette « personnalité n’a pas les qualités humaines ni les capacités politiques » pour diriger le Parti socialiste et moins encore pour gagner à la prochaine présidentielle, considère l’ancien Premier ministre. « C’est une figure seconde de la vie publique », estime-t-il.

« Non pas parce qu’elle est une femme, mais parce que j’avais pu me faire une idée assez exacte de ses qualités, notoires, et de ses insuffisances, réelles. », a-t-il ajouté, en déplorant que Ségolène Royal ait mis à l’écart tout le parti, parce qu’on l’aura « laissé décrier sa propre formation politique ».

L’échec de cette dernière résulte surtout, d’après Jospin, de son incapacité non de communiquer mais de gouverner. La candidate a mené une campagne « enfermée dans un face-à-face narcissique avec l’opinion », qui refusait la confrontation "sur le fond" avec son adversaire.

A gauche, les réactions ne se sont pas fait attendre. Nombreux sont ceux qui se rangent dans cette analyse, après avoir déclaré publiquement leur retrait de confiance à la candidate du PS, au moment de la dernière campagne. D’autres, parmi les fidèles encenseurs de cette dernière, trouvent la sortie de Jospin aussi inopportune que négative et ne contribue en rien au resserrement des rangs du parti.