Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
PortailPortail  AccueilAccueil  GalerieGalerie  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Le Deal du moment :
Jeux, jouets et Lego : le deuxième à ...
Voir le deal

 

 L'étau se resserre sur Ben Ali

Aller en bas 
+6
Amar
Aramis
Nassima
Izirdhi
Hérisson
Houhou
10 participants
AuteurMessage
Houhou

Houhou


Nombre de messages : 243
Date d'inscription : 24/05/2007

L'étau se resserre sur Ben Ali Empty
MessageSujet: L'étau se resserre sur Ben Ali   L'étau se resserre sur Ben Ali EmptyLun 10 Jan - 21:59

La révolte populaire en Tunisie qui n'est pas encore close a décidé enfin le pouvoir dictatorial de Ben Ali à jeter du lest, sous la pression tant attendue de l'U.E. et des États-Unis qui cessent enfin de le ménager.

"Nous appelons à la retenue dans le recours à la force et au respect des libertés fondamentales. Nous appelons en particulier à la libération immédiate des blogueurs, journalistes, avocats et autres personnes détenues, qui manifestaient pacifiquement en Tunisie", a déclaré aujourd'hui la porte-parole de Catherine Ashton, la chef de la diplomatie européenne. Ce porte-parole a tenu à ajouter que la poursuite des négociations en cours entre la Tunisie et l'U.E. "requiert [de la Tunisie] des engagements accrus sur tous les sujets, en particulier dans le domaine des droits de l'homme et des libertés fondamentales". Obama, de son côté, avait exigé quelques jours auparavant le respect strict des libertés fondamentales en Tunisie et surtout l'accès libre à Internet, le seul moyen dont disposent les Tunisiens pour communiquer avec l'extérieur.

Il s'est résolu donc :

Primo, pour la première fois depuis le déclenchement à la mi-décembre dernier des manifestations de jeunes pour l'emploi qui ont coûté la vie à plus de vingt personnes, à changer d'attitude en se faisant même conciliant : "Les revendications des citoyens en faveur de l'emploi ont toute leur place", dit un communiqué publié aujourd'hui, qui reconnaît : "Ce mouvement social est légitime".

Secundo, à promettre 300 000 emplois durant les exercices 2011 et 2012, sans préciser toutefois comment compte-t-il les créer en dehors de la fonction publique. Il feint, en même temps, d'oublier que pour la Tunisie qui forme chaque année 80 000 cadres issus de l'université, les emplois promis n'apportent pas une solution satisfaisante aux attentes des chômeurs qui s'accumulent en nombre.

Enfin, en acceptant ces concessions, Ben Ali reste quand même inflexible sur le sort des centaines de manifestants détenus qu'il compte faire traduire devant les tribunaux. Pour lui qui assimile la révolte à "un acte terroriste", "les événements étaient violents, parfois sanglants, ont provoqué la mort de civils et blessé plusieurs membres des forces de l'ordre", a-t-il déclaré. Ils "furent l'œuvre de bandes masquées qui ont attaqué la nuit des édifices publics et même des civils à leurs domiciles lors d'un acte terroriste qu'on ne saurait taire", a-t-il ajouté lors d'un discours diffusé par la télévision publique. "A ceux qui veulent porter atteinte aux intérêts du pays, ou manipuler notre jeunesse, nous disons que la loi sera appliquée", a-t-il assuré.

En d'autres termes, les appels à la raison qui lui ont été envoyés d'Europe et des États-Unis en particulier resteront donc lettre morte. Et cela ne peut étonner dans une dictature de cet ordre, où le chef de l'État règne depuis maintenant près d'un quart de siècle, à la manière d'un monarque.
Revenir en haut Aller en bas
Hérisson

Hérisson


Nombre de messages : 249
Date d'inscription : 07/04/2007

L'étau se resserre sur Ben Ali Empty
MessageSujet: Re: L'étau se resserre sur Ben Ali   L'étau se resserre sur Ben Ali EmptyMar 11 Jan - 17:28

Sans discontinuer, les émeutes se poursuivent toujours en Tunisie, en dépit des appels au calme adressés au peuple par les autorités.

Plus gravement encore, le mouvement de protestation semble se radicaliser, avec son lot croissant de victimes, abattues carrément à balles réelles par les policiers qui chargent les manifestants.

À ce jour, on dénombre déjà 35 morts, selon la FIDH (Fédération internationale des droits de l'homme), qui s'appuie sur une liste nominative, en prévenant toutefois que ce chiffre risque d'être plus voisin de 50 en réalité. Quant au nombre des blessés, il semble très important. "On ne peut pas les compter", indique Souhayr Belhassen, la présidente de cette fédération.

Le bilan aura été particulièrement sanglant durant le week end dernier, où les manifestations ont gagné les villes côtières telles que Bizerte et Sousse, précise cette responsable. Kasserine, Thala et Regueb ont été à leur tour atteintes par les violences dès lundi et, selon Amnesty International, les policiers ont tiré là plus intensément sur les manifestants : « dans le cadre d'une répression de plus en plus violente contre ceux qui expriment leur colère face aux conditions de vie, au chômage et à la corruption ».

Des témoignages y mettent en cause des policiers en civil qui se seraient adonnés à des pillages de boutiques et d'habitations, à des tirs de snipers, à seule fin d'inciter les policiers à tirer davantage sur les manifestants. Ces mêmes témoins croient savoir qu'au moins 50 personnes ont été tuées dans la seule localité de Kasserine, au cours de ces trois derniers jours.

Pour les Tunisiens qui en espéraient mieux, la France, en observant un silence quasiment calculé sur les débordements des autorités tunisiennes, a désormais choisi son camp. Ils savent qu'il n'y a rien à en attendre...

avec AFP
Revenir en haut Aller en bas
Izirdhi

Izirdhi


Nombre de messages : 182
Date d'inscription : 10/04/2007

L'étau se resserre sur Ben Ali Empty
MessageSujet: Re: L'étau se resserre sur Ben Ali   L'étau se resserre sur Ben Ali EmptyMer 12 Jan - 20:39

La Tunisie évolue vers la fin de la crise, maintenant que Ben Ali, acculé dans ses derniers retranchements, a dû céder de nouvelles concessions hier soir. Non seulement, il a décidé, certainement contre son gré, de faire libérer l'ensemble des détenus arrêtés tout au long de la révolte populaire qui a secoué son régime, mais il a en même temps limogé le ministre de l'Intérieur et mis en place une structure chargée de combattre la corruption qui gangrène le pays.

La journée s'est d'ailleurs déroulée dans le calme et les organisations syndicales et politiques ont profité de cette trêve bienvenue pour faire le point de leur action et établir des projections sur le futur.

Aux autorités aussi "de revoir leurs méthodes de gestion de la crise", et au "président d'intervenir pour faire cesser les tirs à balles réelles contre les jeunes manifestants. Des jeunes qui se sont soulevés pour demander leur droit au travail et à la dignité", comme les y invite Slaheddine El jourchi, le vice-président de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH).
Revenir en haut Aller en bas
Nassima

Nassima


Nombre de messages : 263
Date d'inscription : 02/06/2007

L'étau se resserre sur Ben Ali Empty
MessageSujet: Re: L'étau se resserre sur Ben Ali   L'étau se resserre sur Ben Ali EmptyMer 12 Jan - 22:10

Contrairement aux attentes, les manifestations ont repris en Tunisie. Cette fois les artères principales de la capitale même subissent les assauts de révoltés qui crient leur ras-le-bol contre le régime en place, tout en détruisant parfois des édifices publics.

L'armée dépêchée dès le matin à Tunis pour venir en aide aux services de police a fermé les points névralgiques avec ses blindés et ses tanks.

Les gaz lacrymogènes ont été abondamment utilisés cet après-midi pour stopper ou dérouter les mouvements protestataires apparemment très décidés.

Aucun bilan n'a été fourni jusqu'ici quant aux affrontements qui ont opposé les deux camps à Tunis même, mais l'on annonce la mort de deux manifestants dans le sud du pays.

Revenir en haut Aller en bas
Aramis




Nombre de messages : 157
Date d'inscription : 18/06/2008

L'étau se resserre sur Ben Ali Empty
MessageSujet: Re: L'étau se resserre sur Ben Ali   L'étau se resserre sur Ben Ali EmptyJeu 13 Jan - 22:19

Tunis a vécu une soirée très agitée hier. La révolte, qu'on pensait contenue sous la pression des forces militaires appelées à la rescousse et avec l'instauration d'un couvre-feu dans la capitale à partir de 20 h, s'est poursuivie toute la nuit dans les rues. Les manifestants bravaient les policiers à coups de cailloux, mais ces derniers ont répliqué à l'aide de leurs armes à balles réelles, tuant au moins 8 personnes.

Les protestataires ne se contentent plus de demander de l'emploi en faveur des centaines de milliers de jeunes chômeurs, motif premier de leurs premières manifestations depuis la mi-décembre dernier; ils exigent le départ carrément de Benali dont on ne craint plus d'étaler sur la place publique toute la corruption dont lui et les sa famille se seraient rendu coupables.

Le plus troublant est que l'UE et particulièrement la France sont restées sourdes aux attentes des Tunisiens, qui étaient en droit d'espérer leur soutien en vertu du simple droit aux libertés humaines et à la justice.

Benali est en tout cas assis désormais sur un baril de poudre. Quoiqu'il fasse, c'est sa propre tête qui est mise à prix : il faut qu'il s'en aille, réclame unanimement le peuple.
Revenir en haut Aller en bas
Amar

Amar


Nombre de messages : 256
Date d'inscription : 27/05/2007

L'étau se resserre sur Ben Ali Empty
MessageSujet: Re: L'étau se resserre sur Ben Ali   L'étau se resserre sur Ben Ali EmptyJeu 13 Jan - 22:44

Ben Ali annonce ce soir qu'il quittera le pouvoir en 2014.

Lors d'un discours télévisé, le président tunisien indique qu'il avait ordonné à la police de ne pas tirer à balles réelles sur les manifestants.

Il a demandé une baisse du prix des denrées de première nécessité.

Ben Ali a également promis la liberté d'expression dans les médias et le pluralisme politique.

(AFP)
Revenir en haut Aller en bas
Akhroub

Akhroub


Nombre de messages : 227
Date d'inscription : 10/05/2007

L'étau se resserre sur Ben Ali Empty
MessageSujet: Re: L'étau se resserre sur Ben Ali   L'étau se resserre sur Ben Ali EmptyVen 14 Jan - 20:59

Les événements se précipitent en Tunisie, où la répression bat son plein désormais, avec son lot de victimes. On estime qu'au moins 13 personnes ont été tuées hier sous les balles de la police à Tunis.

De plus en plus acculé dans ses derniers retranchements, Bénali avait cru pouvoir désamorcer la crise en annonçant, dès hier soir, le renvoi du gouvernement, des élections législatives dans six mois et en promettant de quitter le pouvoir à la fin de son mandat en 2014.

Ce matin, la rue ne se considérant pas satisfaite par ces promesses qu'elle estime creuses comme les précédentes a été de nouveau envahie par les manifestants exigeant le départ de Benali et rien d'autre. Comme d'habitude la police a chargé ces derniers avec une rare violence et l'on annonce de nouveaux morts et des dizaines de blessés parmi les manifestants.

En milieu d'après-midi un couvre-feu a été instauré de 17 h à 5 h. L'aéroport de Tunis a été investi en même temps par l'armée qui l'a fermé pour une durée indéterminée.

On annonce la démission (voir ci-après le texte de la lettre) de Mezri Haddad, l'ambassadeur tunisien à l'Unesco, qui se dit attristé par les violences exercées par la police.

Enfin, on a appris que les résidences de la famille de l'épouse Bénali née Trabelsi ont été toutes visitées dans la journée par des émeutiers qui y ont tout détruit ou incendié : meubles, voitures, etc.

***************
Lettre de Mezri Haddad, Ambassadeur de la Tunisie auprès de l’UNESCO

A Monsieur le Président de la République Zine El-Abidine Ben Ali

Lorsque vous m’avez appelé au téléphone lundi dernier, le 10 janvier à 11h, pour avoir mon avis sur la situation que traverse notre pays, j’ai été comme toujours sincère avec vous en vous disant que la solution est entre vos mains, à vous seul.

Je vous ai demandé de vous adresser de nouveau à la nation, mais pas comme vous l’aviez fait dans votre premier discours. Je vous ai prié et supplié d’arrêter le bain de sang en désarmant la police. Je vous ai dit que le limogeage du ministre de l’Intérieur et son remplacement par un homme compétent, démocrate et au-dessus de tous soupçons, n’aura aucun impact tant qu’il y aura encore des morts.

Je vous ai dit que les manifestants ne sont pas contre vous mais contre l’oligarchie dont vous êtes devenu l’otage et qui n’a pas cessé de piller les richesses du pays, de rançonner les honnêtes gens qui font la prospérité économique de la Tunisie, d’outrager les investisseurs étrangers dont notre économie nationale dépend.

Je vous ai promis qu’en échange de cette mesure de salue publique, je continuerai à m’exposer alors que les autres se terrent, à vous défendre, parce que vous êtes le président de la République et le garant de la permanence de l’Etat dont l’absence risque de plonger la Tunisie dans le chaos que certains souhaitent et que tout le monde redoute. Je vous ai fait le sermon que ma loyauté sera sans faille, que je sacrifierai au besoin mon autorité intellectuelle si vous faites preuve d’humanisme et que vous saisissez le message de notre jeunesse avant que celle-ci ne soit sous l’emprise des appels intégristes.

Alors que vous auriez pu me raccrocher le téléphone au nez, vous m’avez dit de continuer. Et cela m’a motivé de vous dire davantage, sans chercher à savoir et sans considérer. De vous dire que :

Par-delà cette mesure morale et politique décisive et salutaire qui ramènera la paix civile –désarmer la police- transformer cette police de sécurité en police de proximité, et parce que les maux sont si profonds, vous devez écarter ceux parmi vos conseillers qui ont mené le pays à ce désastre. Je vous ai demandé de vous affranchir de l’influence pernicieuse de Abdelwahab Abdallah et de son fils spirituel Oussama Romdani, pas parce qu’ils m’ont poursuivi de leur vindicte depuis onze longues années, mais parce qu’ils sont à l’origine de la pavlovisation et de la soumission de la presse écrite et audiovisuelle en Tunisie, de la marginalisation de notre élite intellectuelle, de la dégradation de l’image de notre pays dans le monde.

De vous demander d’écouter nos amis français parce que la France a toujours été notre alliée indéfectible.

De vous suggérer qu’à la tête du ministère de l’Information, il faudrait placer Slaheddine Maoui et de l’ATCE, Fethi Houidi. Qu’il ne faut écouter et faire confiance qu’à Mohamed Ghannouchi et Kamel Morjane. Qu’il faut recevoir au palais, aux vus et aux su de tout le monde, Ahmed Néjib Chebbi et Mustapha Ben Jaffar, les deux seuls hommes politiques présents à Tunis, capables de relever le défi majeur que vous êtes capable de leur proposer et qui éviterai à notre pays le pire. D’écouter ces deux hommes dont je connais l’honnêteté et la sincérité, d’écouter ce qu’ils ont à vous dire en bons républicains et authentiques patriotes.

De vous dire enfin d’annoncer six actes forts :

- L’arrestation des malandrins et prédateurs encore présents sur le sol tunisien, notamment Imed et Belhassen Trabelsi.

- La déclaration d’une Amnistie générale et du retour des exilés politiques.

- L’allègement des souffrances des pauvres et des paupérisés par des mesures concrètes.

- L’autorisation d’entrée en Tunisie de tous les correspondants de la presse étrangère.

- La mise en place d’une caisse d’allocation chômage dont le financement pourrait se faire par la contribution de ceux qui se sont suffisamment enrichi pour donner maintenant aux pauvres et aux chômeurs.

- L’abolition de la peine de mort en Tunisie, que je n’ai pas cessé de vous demander depuis 2000, que vous étiez sur le point de réaliser en 2001 après l’étude que je vous ai remise.

J’ai écouté votre discours émouvant d’hier. Notre bon peuple, qui est suffisamment sage et suffisamment mur pour la démocratie, saura raison garder et l’élite politique tunisienne toutes tendances confondues à l’exception des extrémistes de tout bords, saura saisir cette occasion pour construire, tous ensembles, un avenir à la mesure des aspirations légitimes de notre peuple.

C’est d’ici de l’UNESCO, le temple de l’Education, de la Culture, de la Tolérance, de la liberté de pensée et de l’humanisme, toutes ces valeurs pour lesquelles je me suis toute ma vie battu, que je vous adresse solennellement cette lettre et que je dépose entre vos mains ma démission.

Si vous la refusez, cela signifierai pour moi que, désormais, je servirai un Etat démocratique.

Si vous l’acceptez, ce serait pour moi une délivrance et pour vous une déchéance.

J’affronte ainsi mon destin, comme vous affrontez le votre et comme notre chère Patrie affronte le sien.

Que la Providence préserve la Tunisie de l’affliction anarchiste et de l’abjection intégriste. Vive le peuple tunisien, Vive la Jeunesse tunisienne, Vive la République laïque.

Mezri HADDAD
Ambassadeur de la République tunisienne auprès de l’UNESCO
Paris, le 14 janvier 2011


http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/01/14/c-est-d-ici-de-l-unesco-que-je-depose-entre-vos-mains-ma-demission_1465899_3232.html

Revenir en haut Aller en bas
Ghania

Ghania


Nombre de messages : 273
Date d'inscription : 14/05/2007

L'étau se resserre sur Ben Ali Empty
MessageSujet: Re: L'étau se resserre sur Ben Ali   L'étau se resserre sur Ben Ali EmptySam 15 Jan - 11:56

Je pense que des gens de l'espèce Mezri Haddad ont fait plus de mal encore que les premiers dirigeants de la Tunisie. À entendre cet énergumène tenir des propos d'une acrimonie extrême, on a vite compris pourquoi des gens de son espèce, nombreux dans la police tunisienne, s'en sont pris avec une aussi rare violence contre le peuple réclamant finalement rien de plus que ses droits à la liberté et à la dignité.
Voici une vidéo de son discours d'une violence sans égale tenue à BFM.tv :