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 Séquelles du franquisme : des centaines de milliers d'enfants enlevés à leur mère

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2 participants
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Jean-Marc

Jean-Marc


Nombre de messages : 301
Date d'inscription : 13/07/2007

Séquelles du franquisme : des centaines de milliers d'enfants enlevés à leur mère  Empty
MessageSujet: Séquelles du franquisme : des centaines de milliers d'enfants enlevés à leur mère    Séquelles du franquisme : des centaines de milliers d'enfants enlevés à leur mère  EmptyVen 7 Jan - 21:16

Trente-cinq ans après sa disparition avec son fondateur, le franquisme n'a pas révélé tous ses secrets. Certes, les langues se sont déliées ces dernières années pour fustiger une dictature sanglante sans égale en Europe, réclamer que justice passe pour la mémoire des centaines de milliers de victimes d'une épuration ignoble, où des dizaines voire des centaines de milliers de patriotes républicains ont été massacrés quand ils n'ont pas été enfouis à vie dans des cachots sordides, privés de leurs droits les plus élémentaires.

Aujourd'hui, c'est le problème aussi douloureux des dizaines de milliers d'enfants de ces victimes qui est posé. Retirés de force ou simplement volés à leurs parents, ces malheureux avaient alors été adoptés, souvent contre de l'argent, par des familles proches du pouvoir. Ce trafic ignoble semble s'être poursuivi depuis la mort de Franco et les enfants en cause veulent que justice leur soit rendue, pour connaître au moins leur identité exacte.

Rue89, dans un article fort bien ficelé, revient sur ce sujet qui préoccupe aussi bien ces derniers que les médias en quête de vérité. Le voici, intégralement.

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En Espagne, les enfants volés du franquisme réclament justice
RUE89 - Par Gaëlle Lucas | 07/01/2011 |

En Espagne, près de 300 000 enfants pourraient avoir fait l'objet d'adoptions frauduleuses depuis les années 40 jusqu'aux années 90. La justice commence à entendre les victimes de ce juteux marché.

Dans ce dossier, le traditionnel silence qui entoure les crimes du franquisme en Espagne n'a pas pu, cette fois, étouffer la clameur des victimes d'une tragédie qui brise encore des vies trente-cinq ans après la mort de Franco.

Depuis plusieurs mois, les personnes affectées par les adoptions illégales réalisées sous la dictature réclament, si ce n'est justice, au moins la vérité sur leur passé. Et les médias s'en font écho, dans une Espagne toujours divisée sur les questions de la mémoire historique.

Trente mille enfants enlevés à des mères républicaines

Le trafic d'enfants qui a sévi en Espagne des années 40 aux années 90 plonge ses racines dans la dictature franquiste.

Après la guerre civile espagnole (1936-1939), environ trente mille enfants ont été enlevés à leurs mères républicaines pour être confiés à des institutions publiques ou à des familles proches du régime du général Franco. Le but était d'éviter que les mères « contaminent » leur progéniture avec leurs idées subversives.

Dès les années 60 toutefois, ce sont des motifs purement crapuleux qui ont permis la perpétuation de ces « vols », donnant lieu à un vrai trafic. Les enfants étaient alors enlevés à des femmes vulnérables, mineures ou en situation de précarité sociale, et remis moyennant paiement à une famille adoptive.

Lorsque les mères n'avaient pas « cédé » leur enfant, on leur faisait croire qu'il était mort-né. Pour éviter tout problème, on leur affirmait que l'hôpital se chargerait des formalités administratives et de l'enterrement.

Le phénomène a été particulièrement intense entre 1960 et 1980. Le sociologue Francisco Tena, qui s'est spécialisé dans cette affaire, affirme toutefois (au quotidien El Mundo) avoir vu des cas jusqu'en 1995, soit vingt ans après la mort de Franco.

« Réserver » un bébé pour le prix d'un appartement

« Il s'agissait d'une affaire juteuse », déclarait il y a quelques mois sur le plateau de télévision d'une émission d'Antena 3, Antonio Barroso, qui a appris il y a quelques années sa condition d'enfant volé. Pour un prix équivalant à un ou plusieurs appartements, des couples en mal d'enfants « réservaient » un bébé qui leur était remis dans un lieu et à une date prévus à cette fin.

L'Association nationale des affectés par les adoptions illégales (Anadir) a calculé que 300 000 enfants pourraient avoir fait l'objet d'adoptions frauduleuses. Malgré l'ampleur du phénomène, il semble qu'il soit le fait de personnes isolées et non d'institutions hospitalières ou religieuses, bien que des bonnes sœurs et des prêtres, travaillant dans les établissement hospitaliers concernés, aient pris part au trafic.

Aujourd'hui, mères et/ou enfants victimes de ce système veulent connaître la vérité et la justice espagnole commence à les entendre. Ainsi, le parquet de Cadix a récemment accepté d'ouvrir des enquêtes sur des bébés disparus entre 1960 et 1980.

L'Anadir, créée par Antonio Barroso et Juan Luis Moreno, un autre enfant « acheté », prévoit de déposer une plainte pour enlèvement et trafic d'enfants, le 27 janvier prochain, dans l'espoir que la tragédie fasse l'objet d'une enquête nationale.

Y a-t-il prescription ? Les juristes ne se mettent pas d'accord. Pour certains, quarante ans après, il est trop tard ; pour d'autres, ce genre de délits, qui impliquent la disparition de personnes, ne se prescrit pas. Le 27 janvier, Anadir offrira à la justice l'opportunité de se pencher sur le passé encore à vif de l'Espagne.
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Houhou

Houhou


Nombre de messages : 243
Date d'inscription : 24/05/2007

Séquelles du franquisme : des centaines de milliers d'enfants enlevés à leur mère  Empty
MessageSujet: Re: Séquelles du franquisme : des centaines de milliers d'enfants enlevés à leur mère    Séquelles du franquisme : des centaines de milliers d'enfants enlevés à leur mère  EmptyDim 29 Jan - 18:13

Le Parisien.fr - 27.01.2012

Espagne : les familles des bébés volés sous le franquisme veulent la vérité

Le scandale avait fait surface il y a un an, jour pour jour : le 27 janvier 2011, plusieurs familles espagnoles, soupçonnant que leur bébés avaient été volés sous la dictature franquiste et durant les années suivantes, déposaient une plainte collective et demandaient l'ouverture d'une enquête sur le sort de 261 enfants.
Aujourd'hui, ce sont plus de 1400 cas qui ont été signalés. Mais la justice, embarrassée par ce terrible trafic qui s'est perpétré jusqu'à la fin des années 80, n'a ouvert que très peu d'enquêtes.

Pétition et manifestation. Familles et associations dénoncent des blocages. Ce vendredi, elles ont manifesté et déposé une pétition portant 89.666 signatures au Parquet général de l'État espagnol à Madrid, pour lui demander de ne plus classer ces plaintes et de rouvrir les dossiers déjà refermés. « Nous savons que rien ne pourra suffire à dédommager les parents qui n'ont pas vu grandir leur enfant, les adultes qui n'ont pas pu partager leur vie avec un frère, ou ceux qui ont fondé leur vie sur une fausse identité, sur un mensonge », assure Soledad Luque Delgado, une porte-parole des manifestants. « Mais nous devons au moins savoir la vérité ».

Les nouveaux-nés « républicains », annoncés morts, étaient en fait vendus. Sous le franquisme, des enfants étaient volés à leurs mères républicaines, un décret datant de 1940 permettant de les placer sous la garde du régime si leur « éducation morale » était jugée en danger. Les mères étaient informées que leur bébé était mort à la naissance et les enfants vendus à des familles ne parvenant pas à avoir d'enfants. Souvent, les identités des bébés étaient falsifiées et ils figuraient comme enfants biologiques sur le livret de famille de leurs nouveaux parents. Aucune loi n'est venue encadrer les adoptions avant 1987, ce qui a permis à un véritable trafic de s'installer. « Un enfant pouvait se monnayer autour de 4 millions de pesetas (24 000 €), le prix d'un appartement », estime Flor Días, présidente de l'association basque SOS-Bebés robados Euskadi dans Sud-Ouest.

300.000 cas? - À l'heure actuelle, quelques exhumations ont été pratiquées et dans trois cas les tombes étaient vides, mais aucune poursuite n'a été engagée. Anadir, l'une des trois organisations à l'origine de la pétition, qui réunit des victimes de ce commerce, estime pourtant que 300.000 bébés ont pu être volés durant la dictature de Francisco Franco, entre 1939 et 1975, et jusque dans les années 80.

Manque de preuves. L'an dernier, le parquet général a rejeté une demande d'enquête à l'échelon national, estimant que ces faits relevaient des compétences des tribunaux régionaux. Depuis, les témoignages se sont multipliés dans tout le pays. « Oui, des enfants ont été volés en Espagne. Mais malheureusement nous manquons de preuves et je ne pense pas que nous réussissions à les trouver », confiait un magistrat de province, cité vendredi par le quotidien El Pais.

(http://www.leparisien.fr/international/espagne-les-familles-des-bebes-voles-sous-le-franquisme-veulent-la-verite-27-01-2012-1832573.php)
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