Selon un rapport dressé par le cabinet allemand Bertelsman, spécialisé dans l'analyse des évolutions politico-socio-économiques dans les 128 pays dits en développement et en transition, rapport repris par le journal El-Watan, l'Algérie occupe en 2010 la position peu enviable de 85è (elle a perdu une place depuis 2009).
Plus gravement encore, elle figure "au 51è rang des pays pauvres parmi les 177 recensés, avec 21,5 % de sa population vivant sous le seuil de pauvreté. 7,7 % de sa population vit moins de 40 ans ; 30,1 % des adultes sont analphabètes ; 15 % de cette même population ne disposent pas d'eau potable et enfin 10% des enfants de moins de cinq ans souffrent d'insuffisance pondérale", relève encore El-Watan.
Au plan politique, "les perspectives de la démocratisation nécessaire à la diversification économique restent sombres" dans le pays, est-il indiqué dans le rapport. En particulier, "les lois limitant la liberté d'expression, l'état d'urgence actuellement en vigueur et l'influence persistante de l'armée" mettent en péril "la séparation des pouvoirs en Algérie".
Côté économique, les analystes relèvent que " les sommes exceptionnelles qui ont été principalement investies dans des infrastructures et des projets ambitieux de logement n'ont pas été particulièrement efficaces pour résoudre les problèmes structurels profonds qui affectent la société algérienne et l'économie du pays".
Comme un boomerang frappant de plein fouet le visage du chef du gouvernement qui se vantait ces jours derniers devant le Sénat de diriger le pays dans le bon sens, "le taux de chômage élevé, surtout parmi les jeunes, la baisse du pouvoir d'achat touche la majorité de la population et la situation de l'ancienne classe moyenne en particulier continue de se détériorer" note par ailleurs le rapport.
Le pays est aussi stigmatisé pour "ses obstacles à l'investissement, tels que l'accès insuffisant aux ressources financières, les grands obstacles bureaucratiques et la corruption généralisée".
Ces obstacles, résume le rapport "paralysent l'esprit d'entreprise et l'innovation et favorisent clairement le secteur des importations qui est une partie importante du marché algérien", raison pour laquelle les analystes se demandent comment l'Algérie peut-elle se permettre d'importer "plus de 80% des produits alimentaires de base et la quasi-totalité des produits pharmaceutiques".
Le rapport se conclut par cette observation bien pertinente qui se passe de commentaire : "pour un pays riche en pétrole et en gaz, ces statistiques sont choquantes".
avec El-Watan