Sous le titre : "25% des Russes ont payé des pots-de-vin", l'AFP, analysant les conclusions d'une étude de Transparency International rendue publique ce matin, s'est fendue d'une dépêche qui donne froid dans le dos.
Jamais jusqu'ici, l'on avait imaginé, en effet, que la corruption rongeât aussi profondément la Russie, autrefois seconde puissance mondiale. Certes, par son classement en queue des pays les plus corrompus établie par cette même ONG, l'on nourrissait parfois quelques doutes mais l'on ne tardait pas à les balayer d'une chiquenaude, à cause des effets dévastateurs que la corruption peut susciter à travers tout particulièrement le trafic possible des armes de destruction massive, dont le pays détient un stock immense.
Quant à ses gouvernants, Poutine en tête, qui n'a d'ailleurs pas même émis la moindre protestation contre les accusations récentes qui l'ont visé personnellement à travers les révélations de Wikileaks qui lui prêtent la constitution d'une immense fortune sur le dos du peuple, l'on sait que leur goût pour l'argent est loin de s'émousser. Pour ne prendre que son exemple, l'ancien maire de Moscou, qui avait régné en maître absolu durant deux décennies, a fait suffisamment la preuve de son immense appétit pour les affaires et les ristournes qui leur sont liées.
Aussi, comprend-on mieux à présent pourquoi Moscou, qui faisait jadis la fierté de tout le bloc communiste, chute de façon vertigineuse de sorte qu'il n'est pas loin de se laisser distancer par des pays de second plan.
Voyons donc dans le détail l'article très instructif de l'AFP.
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AFP - 09/12/2010 |
La corruption continue d'être très répandue en Russie, près d'un quart des Russes (26%) admettant avoir payé des pots-de-vin cette année, selon une étude de l'ONG Transparency International diffusée jeudi.
Si le niveau de corruption dans le pays n'a pas réellement évolué en 2010, il y a néanmoins eu un véritable changement dans la volonté des Russes de lutter contre celle-ci, a déclaré la directrice de l'antenne russe de l'ONG, Elena Panfilova, lors de la présentation de l'étude à la presse. Ainsi, 52% des personnes interrogées par l'ONG ont déclaré être prêtes à dénoncer un fait de corruption, alors qu'en 2009, seuls 7% des Russes se disaient prêts à porter plainte.
Dans un classement allant des pays les moins corrompus aux plus corrompus, publié plus tôt dans l'année par Transparency International, la Russie occupe la 154e place sur 178, a égalité avec le Kenya et le Cambodge, mais loin derrière des pays tel l'Ethiopie (116e) ou la Colombie (78e). Selon l'étude publiée jeudi par l'ONG, près de 48% des Russes jugent que la corruption a augmenté dans le pays au cours des trois dernières années.
De plus, 24,6% d'entre eux estiment que la lutte contre la corruption menée par le gouvernement n'est absolument pas efficace, contre 5,6% qui la jugent au contraire "très" effective. La corruption reste un mal endémique en Russie, malgré l'intention affichée par les autorités de faire de son éradication une priorité.