Passe que l'on ait préféré Moscou à Londres pour le Mondial 2018, à cause vraisemblablement des critiques et des accusations de corruption émises par les médias britanniques à l'endroit de la Fifa, mais retenir le Qatar pour 2022 commence déjà à faire grincer des dents.
Pays minuscule (1,7 million d'habitants), désertique et extrêmement chaud en été, sans tradition quelconque au plan sportif, l'émirat arabe sélectionné défraie en effet la chronique. Il ne supporte pas même la comparaison avec l'Uruguay, le plus petit pays qui avait organisé le Mondial dans les années trente : l'Uruguay était déjà plus peuplé alors et avait une tradition assez marquée pour le football.
Certes, pays pétrolier, le Qatar dispose des moyens financiers pour faire face aux investissements qu'exigent les infrastructures nouvelles du Mondial. Mais, que fera-t-il ensuite d'une dizaine de stades surdimensionnés que les recettes publicitaires ne pourront pas même amortir ? Lui qui ne dispose non plus d'une équipe d'envergure internationale, pourquoi donc une telle ambition aussi démesurée ?
On comprend, bien sûr, qu'il s'agit là d'une simple question de prestige mal placé pour laquelle les Qataris sont capables d'investir toute leur fortune afin de rayonner dans cette immensité désertique constituant leur territoire, à peine équivalent à un département français. Il faut qu'ils brillent, eux qui aiment le clinquant... et feignent d'oublier trop vite leur dette immense vis-à-vis des dizaines de milliers de travailleurs ramenés d'Asie pour des bouchées de pain et qui ont, pour certains, perdu même la vie dans leurs chantiers diaboliques.