Le rapport 2010 de la CNUCED (Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement) jette un pavé dans la mare : le nombre de pays pauvres a doublé au cours des quatre dernières décennies et les populations vivant sous le seuil de pauvreté ont suivi la même évolution en seulement trois décennies.
En clair, le modèle de développement appliqué aux pays les moins avancés signe son échec complet. "Les modèles traditionnels appliqués aux PMA (une croissance portée par le commerce) semblent n'avoir pas très bien fonctionné", confirme à la presse le secrétaire général de la Cnuced, Supachai Panitchpakdi.
A raison d'un accroissement de 3 millions par an, entre 2002 et 2007, les populations vivant sous le seuil de pauvreté ont atteint le chiffre considérable de 421 millions de personnes. Et 53 % de la population des pays les moins avancés vivaient dans l'extrême pauvreté déjà avant l'apparition de la crise économique mondiale.
Pour le secrétaire général de la CNUCED, c'est surtout la multiplication des besoins en produits alimentaires importés qui a accru la précarité des pays pauvres. Ainsi, cite-t-il la progression vertigineuse des coûts de ces importations : 9 milliards de dollars en 2002 et 23 milliards en 2008.
À côté de cette dépendance alarmante aux importations, le rapport souligne aussi l'effet désastreux de l'accélération de l'épuisement des ressources naturelles qui hypothèque dangereusement toutes les chances pour les pays pauvres de se sortir de leur situation.
Enfin, ce sont ces derniers, indique encore le rapport, qui subissent de plein fouet les effets du réchauffement climatique avec les conséquences que l'on sait sur la désertification, les catastrophes naturelles, etc.