L'économie américaine, davantage que l'économie européenne en particulier, subit, depuis l'apparition de la crise financière, des soubresauts qui bloquent sa croissance, tout en amplifiant le chômage constituant l'autre plaie insupportable et déstabilisante qui lui est directement liée.
Pourtant, l'activité industrielle des USA semble reprendre, mais le chômage se fixe autour de 10 % et la consommation des ménages ne progresse pas. L'inflation restée toujours basse, en dessous de 2 %, menace de suivre une courbe déflationniste faisant craindre d'autres blocages plus contraignants encore.
Pour remédier, du moins provisoirement, à cette situation jugée très préoccupante, la FED (la Réserve fédérale), autrement dit la banque centrale américaine, se propose d'émettre des bons du Trésor à hauteur, dans une première phase, de 500 milliards $ pour tenter de booster l'économie. Par une opération appelée le quantitative easing ou QE, il sera fait appel à la planche à billets parallèlement à l'émission des bons du Trésor de sorte à faire baisser les taux d'intérêt et activer l'inflation.
Cette émission, selon les spécialistes, donnerait le même résultat que la baisse d'un demi-point du taux d'intérêt à court terme.
Depuis 2008, la FED a déjà injecté 1700 milliards $ dans l'économie de la même manière, ce qui a fait perdre au dollar 7,5 % depuis juin dernier.
Si, d'une façon générale, ce procédé peut réactiver la croissance aux États-Unis, il risque cependant de porter de graves préjudices aux économies surtout des pays les plus faibles qui doivent automatiquement s'attendre à un renchérissement automatique des produits alimentaires et tout particulièrement du pétrole qui continue d'être facturé essentiellement en dollars.
L'impact pour l'Europe, par ailleurs, ne serait pas négligeable, dans la mesure où déjà en l'état actuel des choses, la parité très élevée de l'euro par rapport au billet vert lui fait perdre quantité de marchés extérieurs. Or, la mesure attendue qui s'apparente à une dévaluation déguisée du dollar n'a d'autre but que celui d'accroître sensiblement les exportations américaines, multipliant ainsi les difficultés de l'Europe à se sortir elle aussi de son propre marasme économique.
Comme l'a si bien remarqué le président de la FED, Ben Bernanke : "à elles seules, les banques centrales ne peuvent sauver l'économie". En d'autres termes, la crise du capitalisme sauvage qui agite la planète entière n'est pas seulement affaire de banques, quand toute la philosophie de ce capitalisme est à remettre en cause fondamentalement.