Il y a environ un an la firme japonaise, classée première mondiale en termes de ventes - 10 millions de véhicules vendus dans l'année -, annonçait le rappel de millions de voitures pour corriger un petit défaut technique qui lui avait été signalé à grande échelle sur certains de ses modèles.
Mais, lors de cette opération, les techniciens se sont rendus à l'évidence : le vice de fabrication s'est révélé plus grave que prévu. Dès lors, Toyota s'est retrouvée acculée à racheter carrément à leurs propriétaires un certain nombre de ces véhicules faute de ne pouvoir résoudre leur problème sur place.
Vivement alertés par le secret surprenant qui a entouré ces rachats, les clients se sont constitués en collectif pour déposer une plainte en bonne et due forme auprès de la cour fédérale californienne.
"Et pour dissimuler encore plus le défaut, Toyota exigeait du client, pour racheter son véhicule, qu'il signe une clause de confidentialité et s'engage à ne pas poursuivre le groupe", précisent-ils dans leur plainte.
Visiblement donc, Toyota voulait, d'une part, dissimuler au public ce vice de fabrication qui porte sérieusement atteinte à sa renommée, et, d'autre part, s'assurer de l'impunité en engageant ses clients qui lui ont revendu leur véhicule irréparable à ne pas la poursuivre.
Les plaignants reprochent également, ce faisant, à la firme nippone d'avoir délibérément omis de faire état de ce défaut de fabrication à l'agence de sécurité routière américaine ainsi qu'au Congrès américain lors de son audition sur la question.
"Plus on creuse dans cette affaire, plus il devient évident que Toyota était au courant des problèmes et n'a pas su réagir de façon responsable", constate Me Steve Berman, l'un des avocats des plaignants, dans un communiqué. "La révélation du rachat des voitures défectueuses et du fait que Toyota ait empêché les clients de parler de leur expérience est au mieux curieuse, au pire abominable", ajoute-t-il.
Toyota reconnaît certes avoir racheté les véhicules dits défectueux, afin de procéder, souligne-t-elle, "à des analyses techniques complémentaires". Implicitement, elle laisse donc entendre que les plaignants ont raison quant au fond, ce qui présume de sa condamnation certaine à une nouvelle et grosse amende à payer au trésor américain. Rappelons qu'elle a déjà réglé une première amende de 16,4 millions de dollars pour la même affaire.
Qu'en sera-t-il des autres pays de la planète qui ont aussi rencontré le même problème chez eux ?