L’ouverture des frontières de l’U.E. pour les ressortissants des pays membres permet certes un excellent brassage de populations, des échanges commerciaux et culturels très fructueux pour tous, des perspectives de fusion à long terme bénéfiques également pour l’ensemble. Mais, faute d’en avoir envisagé tous les contours, le côté criminalité qui accompagne toute société humaine souffre de certaines lacunes devenues au fil du temps préoccupantes.
C’est là le sens de l’alerte donnée aujourd’hui par la ministre belge de l’Intérieur, Ennemie Turtelboom.
Des bandes de criminels formées dans tous les pays d’Europe mettent en effet à profit l’espace Schengen pour commettre hors de leur pays d’origine des actes les plus divers, vols à la tire, cambriolages, vols de cargaisons, vols de cartes bancaires. Empruntant ensuite les autoroutes pour aller plus vite, elles pénètrent dans un autre pays ou rentrent chez elles pour écouler le fruit de leur rapine, généralement des biens faciles à revendre.
"A priori, ils ne sont pas violents, car ils savent que les peines risquées sont lourdes lorsqu'il y a violence. Mais il y a des exceptions", a précisé le patron de la police fédérale belge, Eddy De Raedt.
"Un routier sur six a été victime d'une attaque contre sa cargaison", relèvent les autorités belges. Chaque année, des chargements pour une valeur de 8,2 milliards d'euros sont volés et les biens revendus sur les marchés parallèles. 41% des vols sont commis sur les zones de parkings pour les poids-lourds et 19% sur les zones de repos des stations services sur les autoroutes, précisent-elles, selon la dépêche AFP.
"C'est très difficile d'expliquer aux victimes que nous ne pouvons rien faire parce que nous ne pouvons pas les coincer", a déploré la ministre de l'Intérieur belge.
Aussi, la Belgique plaide-t-elle pour une approche européenne, car le phénomène touche la plupart des Etats et parce que l'extrême mobilité de ces bandes est facilitée par la suppression des frontières internes entre les pays de l'espace Schengen, ajoute encore la dépêche.
Les discussions engagées désormais doivent déboucher en décembre sur une proposition à soumettre aux ministres de l’Intérieur des États membres.