Les immigrés en France, venus d'Europe, d'Afrique subsaharienne ou d'Afrique du nord rencontrent parfois des problèmes d'insertion différents, d'après une étude conjointe de l'INSEE et de l'INED.
Réalisée sur un échantillon de 21 000 personnes, entre septembre 2008 et février 2009, cette étude donne de nombreuses indications révélatrices de leur relative marginalisation sur le marché de l'emploi. Ainsi, le taux de chômage moyen qu'ils endurent est de 10 %, soit 2 % de plus que la population majoritaire. Ce chiffre masque cependant une réalité, à savoir que les immigrés en provenance par exemple d'Espagne et du Portugal accusent des taux de chômage respectivement de 3 et 4 %, contre 15 % pour les Algériens et les Africains subsahariens. Pis, les Beurs, autrement dit les descendants d'immigrés de seconde et troisième génération, sont encore plus défavorisés : 21 % pour les descendants d'immigrés originaires d'Afrique subsaharienne, 19 % pour les Turcs, 17 % pour les Africains du Nord.
Les enquêteurs notent encore que 7 % des hommes, 9 % des femmes estiment qu'un emploi leur a été injustement refusé. Ces rapports montent substantiellement à 24 % chez les immigrés algériens, 22 % chez les Africains subsahariens et 19 % chez les Marocains et les Tunisiens.
Les salaires qu'ils touchent sont globalement inférieurs de 10 % par rapport à ceux de la population majoritaire. Mais, par origine, ils sont de 15 % inférieurs pour les immigrés originaires d'Afrique subsaharienne, de 13 % pour ceux venant d'Algérie et de 18 % pour ceux de Turquie.
L'INSEE et l'INED notent enfin que si 17 % seulement de la population majoritaire sont d'un niveau d'instruction situé entre le CEP et le BEPC, la population d'immigrée en compte 39 % en moyenne. Par contre, ils relèvent chez cette dernière un niveau beaucoup plus élevé que la moyenne de leurs concitoyens.
Avec le Figaro