Nabila
Nombre de messages : 224 Date d'inscription : 14/05/2007
| Sujet: Le Nobel de Littérature est allé au Péruvien Vargas Llosa Jeu 7 Oct - 22:14 | |
| Le Nobel de Littérature 2010 a visé non pas Assia Djebbar ou Ngugi wa Thiong'o mais Vargas Llosa, un Péruvien récemment naturalisé espagnol. Jean Daniel, directeur du Nouvelobs, le décrit comme un militant marxiste révolutionnaire et un idéaliste, tout au début de sa carrière d'écrivain d'un sous-continent, l'Amérique du Sud, en ébullition à l'époque. Mais cet homme a ensuite évolué au fil du temps. Il a apporté à la littérature, dit encore J. Daniel : « une dimension à la fois épique, concrète et familière de la vie, visible par exemple dans la nouvelle "Tours et détours de la vilaine fille". Son œuvre brille d'une clarté baroque mais aussi d'une dimension classique qui tient plus du classicisme français que de la tradition hispanique. » Pour le journaliste David Caviglioli, chez Vargas : « Il y avait bien sûr quelque chose d'une coquetterie. Du fatalisme aussi, chez celui qui patiente dans l'antichambre du cénacle suédois depuis plus de vingt ans. On parlait déjà de lui à la fin des années 1970. L'auteur de "la Ville et les Chiens" a eu son Nobel à l'usure. A quoi doit-il son titre officiel de littérateur planétaire de l'année ? ». L'écrivain gauchiste ayant vite renié ses engagements du début s'est donc retrouvé à droite, où ses tribunes sont souvent recherchées. En Floride, nous dit encore Caviglioli, « il fustige Fidel Castro qu'il a jadis soutenu. En Amérique latine, il vomit Chavez et ses amis bolivariens. En Europe, il dresse des portraits attendrissants de Berlusconi, faisant l'éloge de son "instinct politique", ou estimant qu'on le sous-évalue ». Désormais, enfin, l'homme aura fait sa mue, ce qui explique ses attitudes dépeintes ainsi par le même Caviglioli : « Il parle de Cuba comme d'une "dictature aux abois qui se défait chaque jour", de Fidel comme d'un vieillard tenaillé par une "obsession sénile de l'apocalypse". Il assume aussi parfaitement son engagement politique de 1990, lorsqu'il avait voulu accéder à la présidence du Pérou à la tête d'une coalition de centre-droit nommée "Front démocratique". Défait au second tour par Alberto Fujimori, dégoûté, il avait émigré en Espagne. » | |
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