Régression des accidents mortels de la circulation en Algérie

D'après les chiffres fournis par le ministre des Transports, Amar Tou, lors de son audition par le président de la République, hier, les statistiques des cinq premiers mois de l'année en cours accusent une diminution de 25 % des accidents mortels de la circulation automobile, par rapport à la même période de 2009.

Selon le ministre, cette baisse est due à la mise en place au début de l'année d'un code de la route nettement plus répressif qu'auparavant et au contrôle un peu plus strict des véhicules en roulement.

Il semble, toutefois, que les transports de voyageurs et les véhicules lourds soient à l'origine d'un grand nombre d'accidents, à cause de nombreux facteurs. Les jeunes, qui conduisent le plus souvent les autobus, restent encore loin d'observer les règles du code de la route. De plus, comme ils sont de simples employés, ils prennent peu soin des véhicules qui leurs sont confiés. Quand aux poids lourds, et en particulier les semi-remorques, c'est surtout par leur excès de vitesse sur les routes qu'ils sont devenus extrêmement dangereux. Enfin, les défaillances mécaniques et le manque criant d'entretien sont à l'origine de certains accidents qui touchent l'ensemble du parc automobile.

Les bilans des accidents de la circulation en Algérie, loin de baisser, comme l'ont laissé souvent accroire les responsables en charge des transports pour soutenir et valider la nouvelle réglementation comportant des mesures extrêmement lourdes et inefficaces, progressent toujours en réalité.

À titre d'exemple, jetons un coup d'œil aux statistiques fournies par la Gendarmerie nationale et rapportées comme suit par l'agence APS, pour la semaine du 22 au 28 décembre 2010: 67 morts et 532 blessés. Par rapport à la semaine précédente, il y a eu en plus 11 morts, 49 blessés, 23 accidents.

Par wilaya, Guelma tient la tête du peloton avec 15 accidents. Elle est talonnée par Alger, Mascara et Sidi-bel-abbès avec 14 accidents chacune. Tlemcen, Batna et Oran suivent avec 12 accidents chacune.

Pour les causes, la gendarmerie les attribue à la perte de contrôle du véhicule (72 cas), à l'excès de vitesse (49 cas), aux dépassements dangereux (30 cas) et enfin à la négligence des piétons (27 cas).

Il faut aussi souligner que les flics comme les gendarmes, abusant des pouvoirs qui leur sont conférés dans le cadre de cette nouvelle réglementation très répressive en matière de circulation automobile, ont tendance à retirer carrément le permis de conduire plutôt qu'à verbaliser en fonction de l'infraction commise. Par réaction, les automobilistes, sitôt les barrages franchis, roulent par suite en faisant fi de toutes les restrictions...