3è exportateur mondial de blé, Moscou vient de promulguer un embargo sur les exportations de cette céréale entre le 15 août 2010 et le 31 décembre, avec possibilité de le proroger sur l'année 2011.
Durement éprouvée par la canicule et les incendies qui ont ravagé un quart au moins des cultures en pleine période de moissons, la Russie espère tout juste tirer entre 60 et 65 millions de tonnes de la récolte de blé en cours contre 97 en 2009. Il lui faudra donc puiser dans ses stocks de l'an passé pour assurer la jointure, sa consommation propre annuelle se montant à 78 millions de tonnes.
Pour maintenir par conséquent un niveau de prix accessible, l'État interdit les exportations de blé à compter de ce jour. L'on sait que plus de 21 millions de tonnes ont été exportées en 2009.
Mais l'annonce de cet embargo a provoqué aussitôt sur le marché des céréales une flambée des prix du blé, les risques de pénurie mondiale commençant en effet à être redoutés.
Pour Moscou, il importe d'assurer un approvisionnement correct du marché local pour éviter une hausse brutale des prix avec ses conséquences négatives sur le processus inflationniste et limiter les risques d'abattage intensif de cheptel pour suppléer au renchérissement attendu des céréales, a déclaré en substance le Premier ministre, Vladimir Poutine.