Le général français, Vincent Desportes, responsable du Collège interarmées, autrement dit l'école de guerre française, s'est fendu d'une déclaration tonitruante au journal
Le Monde qui n'a pas été du goût de ses chefs hiérarchiques.
Ce stratège, auteur de nombreux ouvrages à caractère militaire et en fin de carrière, a exprimé un point de vue aux antipodes de celui de l'état-major américain, à propos de la conduite de la guerre d'Afghanistan. Pour lui, le limogeage du général Mc Chrystal devrait être mis à profit pour "
ouvrir un débat sur la tactique choisie", à présent que la situation sur le terrain s'est notablement dégradée. Il ajoute encore que la stratégie adoptée par le président Obama n'ayant pas donné les résultats escomptés, il convient de la reconsidérer.
Tel n'est pas l'avis de sa hiérarchie qui considère, d'un côté, selon le ministère des Affaires étrangères, qu' "
Un premier bilan des résultats de la stratégie et de l'évolution d'ensemble de la situation sur le terrain sera réalisé lors du sommet de l'OTAN en novembre", et, de l'autre, que les propos de Desportes sont tout simplement "irresponsables", comme le laisse entendre l'amiral Guillaud, le chef d'état-major des armées.
Ce dernier, estimant d'ailleurs que Desportes a commis "une faute", l'a convoqué pour venir s'expliquer aujourd'hui même, et demandé au ministère de la Défense de prendre les mesures qui s'imposent contre lui.
Enfin, s'il est permis à des officiers américains de plus ou moins haut rang d'émettre même publiquement des critiques quant à la stratégie de leur état-major, leurs camarades français, tout autant impliqués pourtant dans la coalition opérant en Afghanistan, n'ont pas droit à la parole. Il s'agit là, dit-on, d'une guerre américaine où la participation française reste après tout négligeable.