Le phénomène n'est pas nouveau dans ce pays, mais, cette fois, le pouvoir démagogique central pousse vraiment sa dictature au ridicule.
Profitant de l'approche des élections municipales, Benali se lance dans une opération systématique de blocage ou de destruction de tous les sites, blogs, médias locaux ou étrangers, qui ne se plient pas à sa perception régalienne des communications.
Ce n'est pas lui-même, bien sûr, qui se charge de cette basse besogne, l'Agence tunisienne d'Internet, premier fournisseur d'accès à Internet en Tunisie, ayant pleine délégation pour opérer en ses lieu et place.
Du coup, rien n'échappe à sa vigilance : tout site, blog ou autre support passant par Internet est automatiquement verrouillé ou carrément détruit par des hackers spécialisés, s'il ne diffuse pas la seule bonne nouvelle venant tout droit du cabinet présidentiel. C'est là la démocratie à la façon Benali que des chefs d'Etat européens, en particulier, ne manquent jamais une occasion d'élever au pinacle.
Les Marocains, de leur côté, ayant déjà donné des exemples de censure de sites et de journaux refusant de se soumettre au diktat du royaume, il est fortement à craindre qu'Alger ne suive très vite l'exemple, au prétexte qu'il veut combattre l'argent sale et traquer les terroristes islamistes.
Alors, l'Afrique du Nord deviendra résolument une zone de non-droit, où les citoyens se précipiteront plus nombreux encore dans des barques de fortune pour se porter outre-Méditerranée à la recherche d'un espace plus sain, où il fait bon vivre. Et là, les sarkozystes et autres extrémistes de droite qui s'échinent à refermer plus solidement l'accès en Europe ne devront s'en prendre qu'à eux-mêmes qui soutiennent, au nom de leurs intérêts économiques bien compris, les régimes rétrogrades mis en place.