Conséquence dramatique des réductions budgétaires imposées dans nombre de pays de l'Afrique subsaharienne, la scolarisation des enfants y reste toujours insuffisante, en quantité et en qualité.
Faute d'argent pour payer les fonctionnaires, et tout particulièrement les enseignants, ces Etats ne prennent en charge qu'une faible partie des enfants en âge d'être scolarisés. Dans certains cas, ils ont même fermé leurs écoles normales et ne forment donc plus d'enseignants. Autrement dit, au lieu de croître en nombre, ces derniers régressent.
Pour pallier à ce manque lourd de conséquences, les familles, dans quelques contrées, recrutent le plus souvent des enseignants parmi les lettrés chômeurs qu'elles estiment susceptibles d'assurer l'instruction à leur progéniture. Les salaires qu'elles leur allouent, en contrepartie de prestations rarement satisfaisantes bien sûr, restent alors peu motivants puisqu'ils se situent notablement en-deçà de ceux assurés par l'Etat.
Le résultat criant d'un tel état de choses, dû pour l'essentiel aux pressions exercées de l'extérieur par les pourvoyeurs de fonds dans le cadre de l'aide au développement, est que cette sous-région manque cruellement d'un nombre considérable d'enseignants compétents. L'Unesco évalue le manque à combler de ces derniers à quelques 2,3 millions, d'ici à l'horizon 2015, si l'on désire atteindre les objectifs fixés par les Nations unies. Comme l'on pousse les Etats à faire avancer davantage leur production vivrière qu'à alourdir les charges de fonctionnaires, tout indique qu'il ne s'agit là que d'un vœu pieux.
Au final, donc, l'on se retrouve donc dans une situation déplorable où les peuples devront continuer à végéter dans leur misère quotidienne au lieu de s'engager sur la seule voie salutaire du développement qui présuppose une formation scolaire satisfaisante et à la portée de tous. N'est-ce pas que le dicton qui dit : "Apprends à l'homme un métier plutôt que de le nourrir" revêt pleinement son sens ici.