S'adressant aux alliés de l'OTAN, Hilary Clinton, la ministre des Affaires étrangères de Washington, a eu aujourd'hui, en parlant de la guerre en Afghanistan, ce mot vraiment indigeste et nullement diplomatique : "il faut finir le boulot".
A s'y méprendre, cette expression horrible et infecte - qui rappelle une autre semblable, "Finis-le", exprimée à Lyon par un policier français interpellant son collègue à l'effet d'achever le terroriste Kelkal, blessé à terre - sonne d'une vulgarité qui ne grandit ni son auteur ni le gouvernement américain. De toute évidence, en effet, Clinton veut dire par là qu'il faut poursuivre l'extermination des Talibans et partant du peuple afghan lui-même, puisqu'il est sans doute la plus grande victime des bombardements aveugles des armées d'occupation.
Ce qui consterne par-dessus tout est le silence coupable observé par les chancelleries ainsi que par les médias qui n'ont pas jugé utile de relever, c'est le moins que l'on puisse dire, l'acidité du terme s'appliquant au massacre d'êtres humains. Mais il ne faut pas s'en offusquer outre mesure : les Américains, par leurs excès à Nagasaki, Hiroshima, au Vietnam, au Laos, etc., ont déjà suffisamment démontré leur sauvagerie pour ne rien attendre d'humain de leur côté.