Dubaï, le seul émirat non pétrolier de la péninsule arabique, le pays des gratte-ciel et de la démesure qui fait beaucoup parler de lui depuis l'année 2000, serait en fait au bord de la faillite.
Incapable d'honorer ses dettes, et en particulier de faire face à des échéances de remboursement imminentes de ses emprunts, l'émirat a demandé, dès hier, un moratoire à ses créanciers.
Le conglomérat Dubaï World et sa filiale immobilière Nakheel qui contrôlent la quasi-totalité du marché de l'immobilier couvent à eux seuls une dette de 59 milliards de dollars, soit la plus grande part de la dette globale de l'émirat qui se situe entre 80 et 90 milliards.
Le holding, qui embrasse tout à la fois les transports, les ports, l'immobilier, les loisirs, etc., avait été en financé par des investisseurs étrangers, comme l'émirat voisin d'Abou Dahbi et des banques internationales.
L'on impute à la crise internationale les déboires actuels de Dubaï. Les flux financiers étrangers se sont arrêtés. Du coup, le secteur immobilier principalement affecté se retrouve à l'arrêt, faute de liquidités. Il n'est pas le seul, puisque le secteur bancaire essuie à son tour les retombées négatives de ce blocage, d'autant plus que les investissements injectés outre Atlantique dans le passé s'avèrent pris dans l'engrenage de la crise financière qui bouleverse toujours l'économie américaine.
Ne reste donc comme bouée de sauvetage pour le pays que la mobilisation des ressources du voisin, Abou Dahbi, riche en pétrole. Mais celui-ci, qui lorgne sur les ports et la compagnie aérienne de Dubaï, semble exiger des contreparties.