Après Chirac qui a introduit au Panthéon les cendres, d'un côté, de Malraux, l'ancien écrivain gauchiste (il avait même servi dans les Brigades internationales qui ont lutté contre Franco en Espagne), devenu résistant contre l'occupation allemande, puis gaulliste et ministre de la Culture du premier président de la Vè République, et, de l'autre, d'Alexandre Dumas, un autre écrivain très prolifique, Sarkozy s'est mis en tête d'honorer la mémoire d'Albert Camus en projetant de transférer également ses cendres au Panthéon.
"Ce serait un symbole extraordinaire", a dit Sarkozy pour appuyer son projet. Mais le fils Jean du célèbre écrivain pied-noir, Prix Nobel de littérature, ne semble pas approuver l'idée du président français. Il craint que ce dernier ne se serve justement de cette mise en scène à seule fin de "récupération", pour redorer en quelque sorte son blason à un moment où tous les sondages le placent en chute libre. Pour lui, ce serait même "un contresens", son père n'ayant, de son vivant, jamais aimé "les grands honneurs". C'est d'ailleurs la position que partage sa sœur Catherine qui trouve qu'en l'espèce "la question n'est pas simple".
Mais le rusé Sarkozy trouvera-t-il le moyen de peser sur la décision des héritiers ? A n'en pas douter, lui qui s'évertue à rappeler aux Français les bienfaits de la colonisation, à remettre au goût du jour la question de l'identité nationale face à l'immigration, réussira bien à faire lever les plus ardentes réserves. Ce n'est qu'une simple question de temps...
A défaut, les nombreuses associations de Pieds-noirs qui pleurent leur Algérie perdue lui prêteront main forte au besoin pour atteindre son but.