Phénomène inexpliqué, le nombre des suicides, 140, enregistré tout particulièrement depuis le 1er janvier 2009, inquiète gravement l'état-major des forces américaines.
« En janvier et février, nous avons recensé 40 suicides, soit près d'un tiers du nombre total de cette année. Et depuis mars, la tendance générale est à la baisse à l'exception de deux mois. » Tels sont les propos du numéro 2 des forces terrestres, le général Peter Chiarelli, qui se félicite, pourtant, de constater un certain recul du nombre des suicides depuis mars.
Ce qui embarrasse, de plus, cet officier supérieur, c'est de constater que : "Sur les 140 cas, un tiers n'avait jamais été déployé en zone de combat ", autrement dit dans les pays exposés à la guérilla, comme en Irak et en Afghanistan.
Les 900 spécialistes de santé mentale actuellement en activité dans l'armée ne réussissent qu'à cerner une petite partie du problème. Pour eux, la seule évidence notable est que l'abus d'alcool, de drogue et de médicaments a atteint un niveau inégalé depuis huit ans. Ils constatent aussi que les suicides n'affectent pas seulement les militaires rentrant du terrain des combats asiatiques mais aussi ceux effectuant leur service sur le territoire national.
Un tel état de choses n'est pas sans influer sur les perspectives d'envoyer des renforts en Afghanistan, comme semble s'y résoudre le président Obama, en dépit de la croissance des pertes constatées dans les rangs US ces derniers mois. Le peuple non plus ne semble guère apprécier la poursuite de l'occupation de l'Afghanistan qui, au final, ressemble à un simple coup d'épée dans l'eau. La guéguerre de Bush aura duré.